Tensions sur les compétences et les formations dans l'industrie

Compétences et besoins de l'économie

Tensions sur les compétences et les formations dans l'industrie

Alors que la 12e édition de la semaine de l'industrie se déroule du 27 novembre au 3 décembre 2023, l'IGAS publie un rapport sur les tensions qui perdurent dans ce secteur, mettant en cause l’image dégradée de l’industrie qui reste le facteur déterminant, responsable de ce constat.

Les tensions sur les métiers industriels liés à France 2030 restent à un niveau très élevé, notamment pour les techniciens de maintenance et les ouvriers qualifiés, fonctions qui irriguent toutes les filières de production.

D’un point de vue quantitatif cependant, la somme des publics en formation (jeunes en formation initiale, demandeurs d’emploi, publics en transition professionnelle, etc.) devrait permettre de couvrir les besoins en emplois nouveaux, que la mission d’inspection a estimé à environ 40 000.

Pour limiter le taux de déperdition à l’issue des formations bénéficiant à l’industrie et réduire les tensions de recrutement, la mission fait plusieurs recommandations. Parmi toutes les propositions, elle indique la nécessité d'un effort de formation donnant la priorité aux dispositifs qui engagent les entreprises (apprentissage et formations préalables au recrutement) et en ciblant les niveaux baccalauréat et BTS.

Une autre proposition, impliquant le Réseau des Carif-Oref, est avancée. Il s'agit de contribuer à l'actualisation de la déclinaison régionale du dernier exercice de prospective des métiers et des qualifications (PMQ) réalisé par France Stratégie et la DARES, pour prendre en compte les grands projets industriels. L'idée est de se doter d’outils de pilotage partagés de l’effort de formation initiale et continue au regard de ces besoins.

A ce titre, Cap Métiers, auditionnée sur l’outil Octopilot, avait produit, à la demande de la mission IGAS, une version nationale expérimentale visant à appréhender les désajustements entre les besoins économiques et les compétences disponibles sur les métiers de l’industrie.
Le rapport propose de mettre à disposition Octopilot aux niveaux national et régional, de conforter la dimension collaborative de l’outil en permettant d'enrichir la matrice entre emplois et formations utilisée et en permettant de réaliser des études sur des périmètres de métiers particuliers, et enfin mettre en place un comité des fournisseurs de données d'Octopilot.

On notera également que le rapport propose d’introduire un enseignement de science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) dès le primaire, à l’instar des pays asiatiques et anglo-saxons. Il alerte sur la nécessité de continuer à revaloriser le lycée professionnel, soutenir l’apprentissage notamment au niveau 4 et porter une attention particulière aux enseignants ou formateurs pour garantir leur recrutement et leur formation continue.

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