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Publics spécifiques

Senior : emploi et fin de carrières

Fin 2021, 56,1 % des 55-64 ans étaient en emploi en France métropolitaine.

En 2017, 60,6% des 50-64 ans étaient en emploi en Nouvelle-Aquitaine. En décembre 2018, les seniors représentaient près de 26 % des demandeurs d’emploi en Nouvelle-Aquitaine. En un an, cette part a augmenté de +0,6 point.

Plus du quart de la demande d'emploi des seniors se concentre en Gironde.

Les seniors sont majoritairement des femmes et demandeurs d'emploi qualifiés. Ils exercent en moyenne moins d'activité réduite que le reste de la population.

En un an, 67 600 reprises d’emploi ont été recensées dans la région pour les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans et plus. Ce nombre est en hausse de +10,5% en un an.

Projet de CDI et d'index Seniors

Le projet de loi Retraite adopté le 20 mars 2023 prévoit, sous réserve du Conseil constitutionnel, l'obligation pour les entreprises d'au moins 300 salariés de publier annuellement des indicateurs relatifs à l'emploi des seniors (par sexe) ainsi qu'aux actions mises en oeuvre pour favoriser leur emploi dans leur entreprise. La liste des indicateurs et leur méthode de calcul seront fixées par décret, mais les branches pourront les définir.

A défaut de respecter cette obligation, les entreprises pourront se voir appliquer une pénalité financière.

En cas de détérioration de ces indicateurs, des négociations devront être engagées sur des mesures pour améliorer l'emploi des seniors. A défaut d'accord, l'employeur devra établir un plan d'action.

Parallèlement l'emploi des seniors et l'amélioration de leurs conditions de travail deviennent, dans les entreprises de 300 salariés ou plus, des sujets obligatoires des négociations triennales sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) et sur la mixité des métiers.

Le CDI Seniors sera expérimenté du 1er septembre 2023 au 1er septembre 2026, à défaut d'accord national interprofesionnel (ANI) avant fin août prochain sur des mesures pour l'emploi des seniors demandeurs d'emploi de longue durée.
Le CDI concernera les DELD d'au moins 60 ans et sera assorti d'une exonération des cotisations familiales les 12 premiers mois.
Des accords de branche définiront les activités concernées.

A noter par ailleurs des mesures sur la retraite progressive (étendue aux agents publics) et en faveur des travailleurs handicapés dont le départ à la retraite pourra intervenir à 55 ans, ainsi que l'acquisition de droits au titre d'un cumul emploi retraite pour augmenter sa pension.
Articles 2 et 3 du projet de loi

La politique de l'Etat et mesures liées à la réforme des retraites

La politique nationale repose sur trois piliers :

  • des incitations à l'embauche dans le cadre des mesures de la politique de l'emploi
     
    Le Contrat Unique d’Insertion (CUI) : il peut être prolongé dans la limite d’une durée totale de 60 mois (au lieu de 24 mois) pour les personnes âgées de 50 ans et plus et bénéficiaires d'un minimum social.

    Le CDD Seniors, qui vise à faciliter le retour à l’emploi des salariés âgés de plus de 57 ans

    Le contrat de professionnalisation : une exonération de cotisations patronales ainsi qu’une aide financière est accordée à l’employeur en cas d’embauche d’un demandeur d’emploi âgé de 45 ans et plus.

    Le CDI d’inclusion : il permet aux SIAE d’embaucher en contrat à durée indéterminé un public senior de plus de 57 ans.

  • le maintien dans l’emploi et la transmission des compétences des salariés âgés.

    Les accords d'entreprise (obligatoires à partir de 300 salariés) sur la gestion des emploi et des parcours professionnel peuvent prendre en compte la situation des seniors, en particulier aborder les questions de l'emploi des salariés âgés et la transmission des savoirs et des compétences. Les accords de branche sur la formation peuvent porter sur les conditions d'exercice du tutorat par les salariés de plus de 55 ans.

    Dans le cadre d’un plan de GPEC appuyé par l’Etat, l’aide à l’adaptation des salariés aux évolutions de l’emploi peut être majorée lorsque la formation est organisée au bénéfice des salariés âgés de 45 ans et plus.

    A signaler aussi l’aide à la fonction tutorale des OPCO qui est majorée lorsque le tuteur est un salarié de 45 ans et plus.

  • la prise en compte de l'exposition aux facteurs de risques professionnels et l'amélioration des conditions de travail

Par ailleurs, le projet de la réforme des retraites présenté le 10 janvier 2023 comprend des mesures qui vise l'emploi des seniors :

- Dans le secteur privé les entreprises devront publier un index seniors pour plus de transparence et pour replacer la gestion des âges au cœur du dialogue social. L’emploi des seniors deviendra un objet obligatoire de la négociation sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) dans l’entreprise en s’appuyant sur les indicateurs de l’index ;

- La retraite progressive, qui permet de liquider avant l’âge légal une partie de sa pension pour passer à temps partiel, sera assouplie et élargie à la fonction publique et à l’ensemble des travailleurs indépendants ;

- Les retraités qui reprennent une activité pourront acquérir des droits et augmenter leur pension ;

- Les cas de départs anticipés, la durée d’anticipation ne pourra être inférieure à 2 ans, soit 62 ans et sera possible au titre : des carrières longues, de la retraite progressive et des départs pour raisons liées à l’état de santé, au handicap ou à l’incapacité permanente et du C2P.

- Les règles d’indemnisation du chômage seront redéfinies en fonction des nouvelles conditions de départ en retraite et de l’objectif d’incitation à l’emploi des seniors. Les possibilités de cumul entre le salaire et l’allocation chômage en cas de reprise d’activité pourront par exemple être développées.

Les seniors au travail

Principales caractéristiques et statistiques des seniors actifs (55-64 ans)

En 2017, en France métropolitaine, 61 % des 50-64 ans étaient en emploi (60,6 % en Nouvelle-Aquitaine). Ce taux était minimal dans les Hauts-de-France (56 %) et culminait à 69 % en Île-de-France.

Le taux d’emploi des seniors hommes était quasiment identique dans toutes les régions. Ce n’était pas le cas pour les femmes de 50 à 64 ans : 52 % de celles résidant dans les Hauts-de-France étaient en emploi, contre 67 % de celles domiciliées en Île-de-France.
Ce taux était de 58,6 % en Nouvelle-Aquitaine (contre 62,8 % pour les hommes).

Entre 50 et 59 ans, le taux d’emploi était le plus élevé pour les hommes. En revanche, pour les 60-64 ans, dans presque toutes les régions, le taux d’emploi était plus important pour les femmes. Les femmes cherchent à allonger leur durée d’activité avant de faire valoir leurs droits à la retraite pour compenser des interruptions de carrières ou des emplois moins rémunérateurs.

En Île-de-France, le taux d’emploi des seniors est élevé, car les cadres y sont surreprésentés et y restent en emploi plus longtemps que les autres catégories socioprofessionnelles.

Dans les régions de l’Ouest, les taux d’emploi sont supérieurs à la moyenne de province bien que ces régions attirent de nombreux seniors à l’âge de la retraite.

En Nouvelle-Aquitaine le taux de chômage des seniors frôle les 6 %. Le taux d’activité y est de 64 %.

A fin décembre 2018, 134 700 demandeurs d’emploi en recherche active étaient âgés de 50 ans et plus en Nouvelle-Aquitaine.
La Gironde concentrait plus du quart des demandeurs d’emploi âgés de 50 ans et plus de Nouvelle-Aquitaine.

Les femmes sont surreprésentées chez les seniors : près de 56 % de la demande d’emploi senior contre 44 % pour les hommes.
Six demandeurs d’emploi seniors sur dix étaient qualifiés.

Les métiers des services à la personne et à la collectivité regroupaient près de 20 % des demandeurs d’emploi seniors ; C’est le domaine professionnel dans lequel le plus grand nombre de seniors recherchent un emploi.
Les emplois sur des métiers du support à l’entreprise (Secrétariat, Opération administrative, Accueil et renseignement et Comptabilité …) sont également très recherchés ainsi que ceux du transport et logistique.

Ces trois domaines professionnels concentrent la moitié des demandeurs d’emploi seniors et ils y sont surreprésentés. En revanche, les seniors sont sous-représentés dans les métiers du commerce, de la construction, de la communication, de l’hôtellerie-restauration et de la santé.

La performance des entreprises créées par les seniors

France Stratégie publie en novembre 2022 un document de travail sur la performance des entreprises créées par les seniors. Les seniors définis comme le groupe d’âge 50-64 ans créent chaque année un cinquième des nouvelles entreprises : c’est moins que leur poids dans la population active (28 %), mais autant que les juniors (18-30 ans).

L’étude essaie de repérer si les entreprises créées par les seniors connaissent une destinée particulière, signalant un talent ou une faiblesse spécifique à développer de nouvelles entreprises, par rapport au groupe d’âge médian, les 30-49 ans.

Seules 60 % des entreprises créées entre 2010 sont toujours en activité en 2015. Parmi elles, 40 % ont fait l’objet d’une cession-transmission. Un quart des entreprises qui n’ont pas survécu ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire.

Les seniors créateurs d’entreprise se distinguent des autres créateurs d’entreprise par un niveau d’éducation légèrement plus polarisé, avec plus de sans diplôme et plus d’élèves de grandes écoles, par un niveau de qualification professionnelle plus élevé (cadres, indépendants, chefs d’entreprise) et par un capital investi au démarrage de l’entreprise plus important. La moitié d’entre eux ont connu une expérience précédente dans la création d’entreprise, contre un tiers seulement pour l’ensemble des créateurs. À l’inverse, leur recours aux prestations sociales et aux aides à la création d’entreprise est plus faible que la moyenne.

Cinq profils de créateurs d’entreprise âgés de 50 à 64 ans ressortent. On compte 12 % de demandeurs d’emploi âgés de 50 à 54 ans et 21 % de chômeurs de longue durée âgés de 55 à 59 ans. Les femmes retraitées rassemblent 19 % des créateurs. Ces trois catégories représentent 52 % des créateurs d’entreprise de plus de 50 ans.

Lire le document

Le point de vue des seniors sur l'emploi

Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) publie les résultats d’une enquête menée début 2023 auprès de 760 personnes de plus de 50 ans au chômage. Si le taux d’emploi des seniors est en progression depuis 2000, il reste insuffisant : fin 2021, seulement 56 % des personnes de 55 à 64 ans étaient encore en emploi et, si on considère la tranche d’âge des 60 à 64 ans, ce taux tombe à 35,5 %.

Blocage de leur salaire, reprise d’une activité moins rémunérée, reconversion, mobilité sont autant de sujets sur lesquels les seniors sont prêts à faire des efforts d'adaptabilité pour conserver leur emploi ou en retrouver un.

Quand on les interroge sur leur fin de carrière idéale, les cadres souhaitent surtout devenir des experts reconnus, des mentors ou des formateurs pour assurer la relève, alors que les employés et ouvriers privilégient un aménagement du poste de travail ou une transition progressive vers la retraite.

Parmi les solutions proposées pour que les seniors puissent travailler plus longtemps, la lutte contre les préjugés des employeurs arrive en 1er, avant la mise en place d’aides au retour à l’emploi pour les personnes de plus de 50 ans.

On note que l’orientation vers des postes moins pénibles est une solution envisagée plus fortement par les personnes les moins qualifiées. Près de 58 % des personnes ayant répondu à l’enquête souhaitent un cumul emploi-retraite.

SNC indique qu'il faudrait faire évoluer les pratiques de recrutement et de management en développant les compétences managériales, donnant des clés pour manager les diversités et être en mesure d’accompagner les évolutions de carrières. Le parcours doit être accompagné par le maintien d'un accès à la formation, l'anticipation de l’usure au travail et ou encore préparer des réorientations vers des métiers moins pénibles.

Lire le rapport 

Accompagner les publics seniors, où en sommes-nous ? Constats, enjeux et expériences concrètes

Cap Métiers et l’ARACT Nouvelle-Aquitaine ont organisé le 13 décembre 2022 un webinaire sur le thème « Accompagner les publics seniors, où en sommes-nous ? Constats, enjeux et expériences concrètes » destiné aux professionnels de la formation, de l’orientation, de l’accompagnement, du conseil, de l’insertion et de l’emploi accueillant des publics de plus de 50 ans.

Revoir le webinaire

Se professionnaliser avec Cap Métiers

Les personnes de plus de 50 ans peuvent être stigmatisés sur le plan professionnel à la fois par les employeurs, leurs collaborateurs et dans certains cas, par eux-mêmes, en développant des croyances qui les freinent dans leurs projets professionnels.

Les pertes d’emploi et les reconversions professionnelles des seniors nécessitent de la part des opérateurs de comprendre les enjeux qui s’opèrent dans l’élaboration d’un projet professionnel et dans sa mise en œuvre.

L’action de ParcoursPro « Accompagner les publics en fin de carrière » permettra aux acteurs de l'accompagnement de prendre en compte les freins psychosociaux et les facteurs de risques de désinsertion professionnelle, afin d’élaborer un processus de suivi adapté.

La formation se déroulera sur deux journées en présentiel : 22 et 23 juin 2023 à Pessac ou 14 et 15 novembre 2023 à Limoges.
Au programme : un état des lieux de la situation des seniors en France, des partages d’expériences de publics en fin de carrière, des réflexions collectives sur les leviers possibles et des exemples d’initiatives qui permettront d’étoffer les pratiques professionnelles.

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