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Plan national en faveur de la réduction des tensions de recrutement

De très nombreux emplois sont à pourvoir, notamment dans les secteurs du médico-social, des transports et des hôtels-cafés-restaurants.
Pour répondre à ces tensions, le Gouvernement a lancé, en 2021, un Plan de réduction des tensions de recrutement, avec comme leviers :

  • La formation des salariés et des demandeurs d’emploi,
  • L’accompagnement des transitions professionnelles,
  • L’orientation des demandeurs d’emploi et des salariés en reconversion vers les métiers porteurs.

Une deuxième phase du plan, lancée en octobre 2022, s'appuie sur la mobilisation du service public de l’emploi pour répondre aux difficultés de recrutement des entreprises, via une une réponse co-construite avec elles, et avec les branches professionnelles.

Formation et reconversion des salariés (via le FNE, la VAE, Transco et le congé de mobilité)

Le Plan prévoit des mesures sur la formation et la reconversion des salariés, via le FNE, la VAE, Transco et le congé de mobilité.

Pour renforcer la montée en compétences et les reconversions des salariés, le FNE Formation doit devenir l’outil d’adaptation des compétences attendues par les entreprises. Il sera abondé pour financer :

  • 50 000 formations « longues » de 400 heures en moyenne, pour des parcours de reconversion ou de transition visant l’obtention d’une qualification professionnelle,
  • 300 000 formations « courtes » de 40 heures en moyenne, pour des parcours de développement des compétences répondant aux enjeux immédiats de reprise particulièrement ciblés pour les TPE–PME.

Pour favoriser la mobilité des actifs, la VAE sera simplifiée. A cette fin, des expérimentations de parcours de VAE dérogatoires seront menées dans les métiers de l’autonomie et du grand âge.

Afin que le dispositif Transco puisse répondre plus efficacement aux besoins des entreprises, plusieurs évolutions vont être engagées :

  • Une simplification de son accès pour les PME avec le remplacement de l’adoption d’un accord GEPP par une consultation du CSE sur la liste des métiers menacés
  • Le financement par l’Etat, selon la taille de l’entreprise, des formations organisées dans le cadre du congé de mobilité
  • La création d’un réseau local de délégués à l’accompagnement des reconversions pour coordonner tous les acteurs impliqués dans le dispositif Transco et le renforcement des moyens des plateformes territoriales d’appui.

Plus d’infos dans le dossier de presse du Gouvernement

Formation des demandeurs d’emploi (POEI, AFPR, Pactes régionaux, actions sur les secteurs en tension)

Le Plan prévoit un volet sur la formation des demandeurs d’emploi via les POEI et l’AFPR, les Pactes régionaux et des actions ciblées sur les secteurs en tension.

Afin d’amplifier l’effort de formation des demandeurs d’emploi pour répondre aux besoins des entreprises, le nombre d’AFPR et de POEI va être accru. Le recours à ces dispositifs sera simplifié (durée, prise en charge, procédures) et l’AFEST sera mobilisée chaque fois que ce sera possible.

Les Pactes régionaux d’investissement (PIC) dans les compétences conclus avec les Régions seront amplifiés pour répondre aux besoins de recrutement dans les métiers en tension, par des formations ciblées, ouvertes à tous les demandeurs d’emploi.
Les actions nouvelles seront définies en fonction des besoins de chaque région, avec :

  • Des formations de « réentraînement » intégrant des périodes en entreprise, dans les métiers en très forte tension (grande distribution, logistique, sécurité, aide aux personnes, tourisme, loisirs).
  • Des formations construites sur mesure avec les entreprises pour répondre à leurs difficultés de recrutement, liées à un déficit de compétences sur le territoire.
  • Des actions de formation en situation de travail (AFEST).

Plus d’infos dans le dossier de presse du Gouvernement

Mesures spécifiques pour les demandeurs d'emploi de longue durée

Ce plan comporte trois axes dont un spécifique en faveur des demandeurs d’emploi de longue durée (DELD) via des actions de remobilisation et de mise en situation de travail et une aide au contrat de professionnalisation.

Pôle emploi va recontacter tous les DELD d’ici fin 2021 pour les orienter vers les nouvelles mesures du plan, en particulier :

  • Des actions de remise en dynamique professionnelle vers des métiers qui recrutent (évaluation de la maîtrise des gestes professionnels, ré-entraînement aux savoirs être, formations numériques, préparation à l’entrée en parcours de formation)
  • Un « parcours de remobilisation » plus intensif d’ici fin 2022. Les bénéficiaires se verront proposerun programme d’actions individualisé, accompagné et planifié, au vu d’un diagnostic individuel, avec, si besoin, un accompagnement aux problèmes de santé et un accompagnement psychosocial. Une mise en situation en entreprise pourra être proposée.

Les sessions « Nouveaux Horizons » menées par l’APEC pour les cadres demandeurs d’emploi de longue durée seront doublées.

Le plan prévoit une amplification des parcours intégrés de préqualification proposés par les Régions dans le cadre des Pactes, grâce notamment au diagnostic plus systématique et aux prestations de remobilisation proposées par Pôle emploi.

Le plan privilégie l’accès à l’emploi via des périodes d’immersion en entreprise, en particulier les PMSMP. Les initiatives locales à fort potentiel seront identifiés dans le cadre d’un challenge organisé par Pôle emploi.

Pour favoriser l’embauche de DELD en contrat de professionnalisation les employeurs pourront bénéficier d’une aide de 8000 € pour la 1ere année du contrat.

Aide de 1000 € pour les DELD

Une aide financière exceptionnelle de 1000 € est attribuée aux demandeurs inscrits depuis au moins 12 mois au cours des 15 derniers mois, tenus d'accomplir des actes positifs de recherche d'emploi et n'ayant exercé aucune activité professionnelle et qui débutent entre le 1er novembre 2021 et le 31 décembre 2022 :

  • une préparation opérationnelle à l'emploi individuelle (POEI) ;
  • une formation nécessaire à l'acquisition des compétences requises pour occuper un emploi correspondant à une offre déposée par une entreprise auprès de Pôle emploi.

L'aide est attribuée en deux fois : au plus tard un mois après l'entrée en formation & à son issue.

En savoir plus sur cette aide de 1000 €

Plus d'infos sur le Plan dans le dossier de presse du Gouvernement

Des solutions concrètes pour réduire les tensions de recrutement

Les sous-préfets ont été mobilisés pour décliner ce plan à l’échelle de chaque bassin d’emploi. C’est le sens de l’instruction du 25 octobre 2021 qui les invite, avec l'ensemble des acteurs concernés, à construire des solutions concrètes pour réduire les tensions de recrutement.
Les projets identifiés dans ce cadre ont été rassemblés dans des feuilles de route régionales.

Les actions doivent lever les freins d’accès à l’emploi pour mieux répondre aux besoins de recrutement des entreprises et à l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi.

Elles reposent en particulier sur :

  • La promotion de certains métiers, par exemple dans l’industrie ou les services à la personne, avec des initiatives du service public de l’emploi « hors les murs » pour faire changer l’image de ces secteurs (visites d’entreprises par des demandeurs d’emploi, organisation d’événements en lien avec les représentants des entreprises concernées…) ;
  • Le développement des compétences des demandeurs d’emploi en réponse aux besoins des entreprises, avec un accent mis sur les formations en situation de travail, associées à une promesse d’embauche ;
  • La levée des freins périphériques à l’emploi, en particulier les difficultés liées au logement (avec, par exemple, la mise à disposition de solutions temporaires d’hébergement pour les jeunes en alternance), à la mobilité (garages solidaires …) et à la garde d’enfants (offre de solutions pour les parents travaillant avec des horaires atypiques dans la restauration …) ;
  • Le renforcement des liens entre les acteurs du service public de l’emploi, les collectivités territoriales, les représentants des entreprises et des organismes de formation dans le cadre des instances existantes ou d’initiatives ad hoc.

Voir des exemples d’actions mises en place au niveau national

L'engagement des branches

La métallurgie, 1ère branche à signer un pacte

L’Etat et la branche professionnelle de la métallurgie ont signé, le 11 mars 2022, un pacte pour déployer le plan de réduction des tensions de recrutement dans le secteur.

Au travers ce pacte, l’Etat s’engage à :

  • Amplifier l’offre de formation conçue avec les entreprises pour répondre aux besoins en compétences du secteur, en amplifiant le nombre de POE individuelles et d’AFPR préalables au recrutement et plus largement les actions de formation construites sur mesure avec les entreprises ;
  • Mettre en place des ingénieries agiles pour répondre aux besoins dans un délai court, comme le financement de parcours certifiants démarrés sous le statut de demandeur d’emploi et finalisés sous le statut de salarié, ou encore le financement de parcours d’AFEST ;
  • Mobiliser les opérateurs du service public de l’emploi afin de proposer des approches ciblées et territorialisées de promotion des offres d’emploi d’entreprises du secteur à l’attention des demandeurs d’emploi, et de profils candidats à l’attention des entreprises.


Parallèlement, la branche de la métallurgie va mobiliser les entreprises de son secteur pour :

  • Intégrer les demandeurs d’emploi de longue durée dans leurs recherches de candidats et mobiliser les outils du plan dans leurs processus de recrutement ;
  • Accueillir davantage de jeunes et de demandeurs d’emploi pour la réalisation de temps d’immersion, de stages professionnels et d’alternance, via des périodes de mise en situation professionnelle ;
  • Accueillir des demandeurs d’emploi et notamment des demandeurs d’emploi de longue durée, en POE individuelle, en AFPR ou en contrat de professionnalisation.

Plus d'infos

La phase 2 du Plan (octobre 2022)

Le Gouvernement a lancé, en octobre 2022, une nouvelle phase pour réduire les tensions via :

  • une mobilisation du service public de l’emploi pour répondre aux difficultés de recrutement que connaissent les entreprises
  • une réponse co-construite avec elles, et avec les branches professionnelles.

Cette Phase 2 implique que dans chacune de ses agences, Pôle emploi constitue un vivier de 100 à 150 demandeurs d’emploi immédiatement disponibles, pour 23 métiers (aides-soignants, infirmiers, accompagnants éducatifs et sociaux, conducteurs routiers, serveurs, commis de cuisine, cuisiniers, personnels d’étage…).

Les métiers en tension ciblés seront définis bassin d’emploi par bassin d’emploi : les secteurs du médico-social, des transports et des hôtels-cafés-restaurants, qui connaissent des difficultés de recrutement importantes, sont les premiers visés.

L’objectif est de répondre plus rapidement et plus systématiquement aux besoins de compétences des entreprises.


Par ailleurs, cette deuxième phase s’accompagnera également d’un renforcement des prestations de conseil en ressources humaines à destination des PME (moins de 250 salariés) dans l’objectif d’accroître la stabilité et la qualité de l’emploi, impliquer et motiver les salariés, professionnaliser les recrutements. Le but est de mieux attirer et fidéliser les salariés.

Une série de plans sectoriels sont en cours de déploiement avec les branches professionnelles ; Ils comportent des engagements pour négocier en vue de l’amélioration de l’attractivité de leurs métiers.
Le premier plan sectoriel a concerné la branche des transports routiers.

Résorption des tensions de recrutement - Bilan de la démarche engagée par six branches professionnelles

Philippe Dole (IGAS) a remis le 8 novembre 2022 au ministre du Travail, du Plein-emploi et de l’Insertion, son rapport "Résoudre les tensions de recrutement : bilan de la démarche systémique engagée par six branches professionnelles".

L’objectif de cette mission confiée en 2021 par Elisabeth Borne, était de créer les conditions pour que les partenaires et les acteurs des services publics de l’emploi, de l’éducation, de la formation et de l’orientation élaborent des plans d’actions.

Le rapport identifie des leviers structurels pour accroître les recrutements et fidéliser les salariés : attractivité, information sur les métiers, image des métiers, développement du « sourcing », conditions de travail, rémunérations, etc.

Le rapport encourage les branches à travailler sur l’ensemble des facteurs améliorant les environnements de travail et renforçant la qualité de l’emploi (contenu des métiers, mobilité professionnelle, gestion et lisibilité des parcours professionnels…).

Il formule 11 recommandations qui s’adressent autant aux instances de décisions des branches qu’aux pouvoirs publics et acteurs du Service public de l’emploi.

Consulter le rapport