La loi Retraite, promulguée le 14 avril 2023, comprend des mesures concernant notamment le C2P et l’usure professionnelle.
Le C2P :
Lorsque le titulaire d’un compte professionnel de prévention (C2P) décide de mobiliser tout ou partie des points inscrits sur son compte, ces points sont convertis en euros pour :
- abonder son compte personnel de formation afin de financer les coûts pédagogiques afférents à son projet de reconversion professionnelle ;
- assurer sa rémunération pendant un congé de reconversion professionnelle.
Le projet de reconversion professionnelle devra faire l'objet d'un accompagnement par l'un des opérateurs financés par l'institution au titre du CEP.
Les commissions paritaires interprofessionnelles régionales assureront l'instruction et la prise en charge administrative et financière des projets de reconversion professionnelle.
Le salarié titulaire d’un C2P peut demander un congé de reconversion professionnelle à son employeur afin de suivre tout ou partie des actions de formation incluses dans son projet de reconversion professionnelle.
L'usure professionnelle :
L'article 17 de la Loi prévoit la création d'un fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle placé auprès de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse nationale de l'assurance maladie.
Le fonds d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle a pour mission de participer au financement par les employeurs d'actions de sensibilisation et de prévention, d'actions de formation et d'actions de reconversion et de prévention de la désinsertion professionnelle à destination des salariés particulièrement exposés aux facteurs de risques professionnels.
Les orientations du fonds, qui encadrent l'attribution de ses financements, sont définies par la commission après avis de la formation compétente du Conseil d'orientation des conditions de travail. Elles se fondent sur une cartographie des métiers et des activités particulièrement exposés aux facteurs de risques professionnels mentionnés dans le code du travail, qui s'appuie sur les listes établies, le cas échéant, par les branches professionnelles.
Le fonds peut financer :
- Des entreprises, notamment celles identifiées par les caisses d'assurance retraite et de la santé au travail, en vue de soutenir leurs démarches de prévention des effets de l'exposition aux facteurs de risques et leurs actions de formation en faveur des salariés exposés à ces facteurs ;
- Des organismes de branche ayant conclu une convention avec la Caisse nationale de l'assurance maladie dans des conditions définies par voie réglementaire. Ces organismes peuvent faire appel à des organismes nationaux de prévention des risques professionnels ;
- L'institution nationale qui répartit la dotation reçue entre les commissions paritaires interprofessionnelles régionales pour le financement de projets de transition professionnelle.
Le fonctionnement de ce fonds, les conditions de sa participation au financement des actions, les modalités d'identification des métiers et des activités exposant aux facteurs de risques professionnels ainsi que les modalités de gestion et d'affectation de ses ressources sont précisés par décret.