Le Réseau EVA
Depuis 2020, l’opérateur régional Nouvelle Aquitaine du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP) pour les actifs occupés non-cadres, salariés de droit privé et indépendants, est le réseau EVA Nouvelle-Aquitaine, groupement CIBC 33 – co-traitants.
Il compte aujourd’hui 110 lieux d’accueil et une centaine de conseillers répartis sur le territoire régional.
Sur le plan national, les groupements pilotés par les CIBC sont au nombre de 8, réunis sous une identité commune, le "Réseau EVA" (Evolution, Volonté commune, Avenir professionnel), qui a pour objectif de renforcer les coopérations ainsi que de favoriser la lisibilité et la qualité du service.
Le principal outil d’accès au service est un numéro unique, le 09 72 01 02 03.
Dans un premier temps, les appelants sont accueillis par des chargés d’information qui vérifient s’ils répondent bien aux critères d’éligibilité (actifs occupés, en CDI ou CDD, indépendants, intérimaires, apprentis…).
A l’issue de cette phase d’aiguillage, ils se voient proposer un rendez-vous sous 10 jours, en présentiel ou en distanciel selon leurs préférences. Pendant 1h30, un conseiller leur fournit alors un premier niveau de conseil individualisé, qui débouchera ou non sur un accompagnement personnalisé à la formalisation de leur projet, ainsi qu’éventuellement un appui à sa mise en œuvre. Cet accompagnement peut durer jusqu’à 18 mois.
Les raisons pour lesquels les personnes sollicitent le CEP sont diverses :
- un changement de métier ou une reconversion,
- un projet de création ou reprise d’entreprise,
- le besoin d’acquérir de nouvelles compétences en trouvant la bonne formation.
Les conseillers du réseau peuvent par ailleurs aider à mobiliser le CPF, trouver un financement adapté à un projet, mobiliser les acteurs complémentaires du territoire (pour exemple PRC VAE dans le cadre d’une démarche VAE).
Le CEP est également une étape obligatoire dans le cadre du dispositif démissionnaire et du dispositif "Transitions collectives". Il n’est donc pas uniquement un outil d’aide à la reconversion mais bien un appui à tout questionnement d’ordre professionnel et d’aide à la décision.
Bilan de la mise en oeuvre du CEP en Nouvelle-Aquitaine
En 2021, plus de 230 000 actifs néo-aquitains sont entrés dans un parcours CEP, soit 22% de plus qu’en 2020, selon le rapport de Transitions Pro sur le suivi de la mise en œuvre du CEP en Nouvelle-Aquitaine en 2021.
Le document explique cette montée en puissance par la crise sanitaire, qui a suscité davantage de questionnements chez les actifs à l’égard de leur situation professionnelle : plus de 6 actifs sur 10 en région envisagent une évolution professionnelle.
Transitions Pro note néanmoins une méconnaissance persistante chez les actifs sur le contenu du Conseil en Evolution Professionnelle. C’est pour cette raison qu’en Nouvelle-Aquitaine, un travail a été mené avec les 5 opérateurs CEP et Cap Métiers sur des affiches d’informations moins institutionnelles à destination du grand public.
Ce sont les actifs autour de 40 ans qui ont sollicité le plus les opérateurs. Une majorité de cadres exprime un besoin de prendre du recul. Quant aux actifs occupés et inoccupés accompagnés par le Réseau EVA et Pôle emploi, ils envisagent en premier lieu un virage professionnel important.
D’ailleurs, les aspirations à une reconversion professionnelle dans le cadre d’un Projet de transition professionnelle (PTP) ont augmenté de 20% entre 2020 et 2021. Les trois premiers secteurs d’activité dont relevaient les métiers exercés par des salariés ayant sollicité un PTP en 2021, étaient les secteurs du commerce, des services à la personne et du support à l’entreprise.
En 2021, Transitions Pro note également une hausse de 50 % du dispositif démissionnaire, soit plus de 1 700 candidats qui ont monté un dossier sur ce dispositif. 141 dossiers ont été financés pour la validation des acquis de l’expérience. 631 actifs ont été certifiés CléA.
Deux salariés sur trois envisagent une évolution professionnelle dans les deux ans
Le réseau EVA a publié en octobre 2022 un baromètre qui indique que deux salariés sur trois envisagent une évolution professionnelle dans les deux ans. 66 % envisagent d’évoluer dans leur entreprise et 57 % dans le même secteur d’activité.
Le CEP gagne en notoriété (53 % des sondés connaissent le dispositif) mais pour s’informer, les salariés préfèrent le canal interne de leur entreprise.
Bien que 68 % des salariés s’estiment bien informés, l’ensemble des dispositifs demeurent connus de manière imprécise par une large majorité.
Plus de la moitié des salariés ont connu une évolution professionnelle au cours des 3 dernières années, dont 21% plusieurs. Cela concerne surtout les hommes (58% contre 51% des femmes), les moins de 30 ans (71%), les cadres et professions intellectuelles supérieures (63%) ou encore les salariées d’une entreprise publique (63% contre 54% des salariés du privé).
Parmi les déterminants du souhait d’évolution professionnelle, après le salaire, sont cités la perspective de nouvelles missions, suivi par le souhait d’obtenir une charge de travail plus raisonnable.
Ces éléments confirment un nouveau paradigme en entreprise vers un bien-être au travail, avec de nouvelles exigences de la part de salariés plus jeunes, en attente d’actions en entreprise vis-à-vis des enjeux environnementaux et qui se projettent davantage dans un poste avec une charge mentale plus réduite et pour un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Ce baromètre s’appuie sur une enquête menée auprès d’un échantillon de personnes, dont 400 sont issues de la région Nouvelle Aquitaine.
* Les membres du groupement en Nouvelle-Aquitaine : l’Association Paritaire pour l’Évolution Professionnelle ; Les associations Retravailler dans l’Ouest et Retravailler Sud-Ouest Les Chambres régionales d’Agriculture, de Commerce et d’Industrie, de Métiers et de l’Artisanat ; Les Centres d’Information des Droits des Femmes et des Familles 16, 17, 33 et Limousin ; Les CIBC Allier, Gironde, Nord Nouvelle-Aquitaine, Solutions RH, et Sud-Aquitaine ; La Fédération Nationale des CIBC et ses sous-traitants.