Contrat régional de filière - Métiers des industries

Le champ économique

Les secteurs professionnels couverts par le CRF :

• Chimie,
• Pétrole,
• Pharmacie,
• Plasturgie, Nautisme et Composites,
• Papier Carton,
• Ameublement, Bois, Jouets et Puériculture
• Matériaux pour la construction et l’industrie, Verre
• Energie et Services énergétiques
• Métallurgie et Recyclage
• Caoutchouc
• Industries créatives et techniques, Mode et Luxe

A noter : L'industrie agro-alimentaire ne fait pas partie de ce CRF.

Le périmètre des métiers couverts

Le CRF concerne les métiers du processus industriel : conception, industrialisation, production, chaîne logistique et maintenance industrielle.

Le périmètre des métiers concernés par ce CRF peut être amené à évoluer.

La Région Nouvelle-Aquitaine, l’État et les représentants des branches professionnelles s’engagent dans l’élaboration et la mise en place de ce CRF consacré aux métiers de l’industrie.

Les CRF ont pour but de poser un cadre de concertation entre les pouvoirs publics et les représentants professionnels des filières. Ils doivent permettre aux acteurs régionaux de poursuivre leur dialogue et de renforcer leur complémentarité pour un développement efficace, dans leur champ d’application, des formations professionnelles et de l’orientation.

Le CRF vise à engager les signataires autour des priorités suivantes :

• OBSERVATION VEILLE PROSPECTIVE, observer et anticiper les transitions
• ATTRACTIVITÉ, promouvoir la filière et ses métiers, orienter tout au long de la vie
• PARCOURS et COMPETENCES, Développer la formation professionnelle initiale et continue, insérer durablement
• EMPLOI et RECRUTEMENT, fidéliser, recruter, accompagner
  

Les partenaires ont défini 4 priorités du CRF qu’ils ont déclinés en objectifs opérationnels et en engagements.

La 1ère priorité concerne l'Observation, la veille et la prospective.

Enjeux

Les entreprises industrielles sont confrontées à des contextes légaux, technologiques et sociétaux mouvants ainsi qu’à la mondialisation et à la compétitivité des marchés. Pour rester compétitives, elles doivent anticiper, s’adapter et évoluer.

Les échanges d’information et partages d’analyses sur les transformations en cours et les signaux faibles émis (au niveau régional, comme national) sont donc nécessaires afin d’anticiper les mutations à prévoir au niveau de l’appareil de formation et de ses contenus.

Objectifs

Permettre une analyse prospective des besoins d’emploi du secteur à l’échelle duterritoire régional en tenant compte des transformations en cours dans l’industrie et de leurs conséquences sur l’évolution des métiers et des qualifications.

Ceci afin de :

• Objectif 1 : Anticiper les besoins en recrutement et en compétences sur des compétences et métiers historiques du secteur de l’industrie.
• Objectif 2 : Identifier les compétences nouvelles et d’avenir, mises en exergue par les transitions écologiques, technologiques et organisationnelles du secteur.
• Objectif 3 : Accroitre la visibilité des métiers nouveaux.
  

Engagements

• Assurer une cellule de veille permanente permettant d’établir un diagnostic partagé, s’appuyant sur les ressources de Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine, de France Travail et des observatoires de l’OPCO2i et des branches notamment.
  Cette veille s’attachera à répertorier les outils de prospective sur les métiers des industries et à construire une synthèse des résultats obtenus au niveau global Nouvelle-Aquitaine et au niveau de chaque territoire.
  
• Faire remonter des demandes de réalisation de travaux auprès de cap métier Nouvelle-Aquitaine (mise à jour de l’outil métiers porteur, réalisation d’études spécifiques sur des sujets priorisés, outils de communication sur les nouveaux métiers, accompagnement des professionnels…)
  
• Poursuivre l’engagement autour d’actions de GPEC et de diagnostic des besoins en compétences prioritairement pour les TPE et les PME.
  
• Développer les compétences des salariés et l’emploi au sein des entreprises pour faire face aux mutations technologiques et organisationnelles.
  
• Une réflexion pourra être menée pour faire évoluer l’observatoire de l’accès à la formation et à l’emploi des personnes handicapées afin de mieux caractériser les constats et besoins en fonction des filières. Une autre réflexion pourra être initiée autour d’une meilleure lisibilité des publics en situation de handicap et des publics en situation d’illettrisme dans la filière en lien avec les partenaires régionaux : AGEFIPH, ANLCI, CRFH et CRIA.

Enjeux

L’industrie fait face à des difficultés d’attractivité sur certains domaines d’activité, à des stéréotypes et à des évolutions sociétales qui aboutissent à un déficit de candidats. En parallèle, les entreprises rencontrent des problématiques d’attractivité territoriale : l’éloignement des bassins de vie, prix élevés de logements …

La problématique des transports sur l’ensemble du territoire influe également sur l’attractivité métier, engendrant des difficultés de recrutements et des places vacantes dans les formations.

Dans ce contexte, les entreprises rencontrent des difficultés à faire connaitre leurs métiers, à recruter sur certains métiers en tension et à diversifier le recrutement de leurs salariés.

Les outils de communication et de renforcement de l’attractivité se multiplient sans pour autant qu’une réelle visibilité sur leur existence, leur périmètre d’action et leur impact soit identifié.

L’enjeu pour la filière est donc d’améliorer la transparence sur ses métiers, de favoriser une bonne image de ceux-ci tout en optimisant les outils mis en œuvre pour la réalisation de cet objectif, à chaque échelon territorial.

Objectifs

Permettre une visibilité sur les outils de promotion des métiers existants et un partage des retours d’expérience de leur mise en œuvre afin de :

• Optimiser et mutualiser les moyens existants. Accroitre la visibilité auprès des divers publics concernés (jeunes, demandeurs d’emploi et salariés) de la réalité des métiers industriels et de leurs diversités (niveau d’études, types de contrat, opportunité d’emploi, conditions sociales, marchés de destination…).
• Déconstruire des stéréotypes
• Attirer tous les publics dans les filières industrielles

Engagements

Etablir un diagnostic des dispositifs de communication et de renforcement de l’attractivité existants et les utiliser de manière adaptée

• Recenser les principales actions de communication et d’attractivité et les outils existants sur la filière des industries à différentes échelles territoriales de la région. Identifier leurs principales forces et faiblesses.
• Promouvoir les outils de découverte des métiers (expositions Cap Métiers, visites d’entreprises, ambassadeurs métiers, Olympiades des métiers, …).

Porter l’attention sur des cibles nouvelles ou spécifiques et des stratégies renouvelées :

• Communiquer sur la mixité homme-femme dans les entreprises et les évènements liés à l’orientation.
• Sensibiliser les entreprises à la construction de parcours dédiés et à l’emploi des seniors et l’accueil des personnes en situation de handicap.
• Favoriser les échanges entre les acteurs de l’orientation et les branches professionnelles autour de la définition, la mise en œuvre, l’outillage et le contenu des actions à mettre en place.
• Communiquer sur les métiers auprès des prescripteurs et opérateurs du CEP).
• Mettre en avant les bonnes pratiques industrielles en matière de fidélisation des employés par l’intégration, la RSE et le bien-être au travail.

Partager les données permettant d’évaluer les résultats obtenus.

Enjeux

Plusieurs voies de formation existent (formation initiale, par voie scolaire et apprentissage, formation continue…), pour différents publics (lycéens, étudiants, demandeurs d’emploi, salariés…).

Divers dispositifs sont mis en place pour chaque voie et sont pilotés par différents acteurs.

Pour la mise en œuvre de ces dispositifs, des complémentarités entre acteurs sont recherchées, s’appuyant en particulier sur des moyens et plateaux techniques partagés, à l’image des Campus des Métiers et des Qualifications (CMQ) en lien avec les filières et les organisations professionnelles de l’industrie. Ces campus rassemblent les acteurs de la formation (lycées, CFA), organismes de formation), de l’enseignement supérieur, des entreprises, des organisations professionnelles, de la recherche et de l’innovation.

L’enjeu de cet axe est la concertation, la cohérence, l’optimisation et la visibilité auprès des publics ciblés des différents dispositifs et plateformes de formation autour d’un objectif : permettre des parcours mixés et sécurisés de développement de compétences, adaptés au territoire.

Objectifs

A partir des données issues des travaux d’observation/veille, des données partenaires, et des outils à disposition de représentation graphique de l’offre de formation et de ses performances :

• Participer au développement et à la cohérence des voies et de l’offre de formation régionale
• Favoriser une couverture territoriale adaptée
• Développer la visibilité de l’offre de formation

Engagements

• Réaliser et mettre à jour une cartographie des formations industrielles régionales et communiquer sur l'offre de formation existante locale auprès des entreprises
• Travailler à l’adaptation de l’offre de formation aux besoins des entreprises par une concertation entre les acteurs et une remontée croisée filière et territoire
• Favoriser le développement et l’appropriation des solutions d’accès et de financement de la formation en œuvrant à une meilleure information des bénéficiaires et des parties prenantes sur les dispositifs et la simplification de leur mise en œuvre.
• Echanger et collaborer à l’évolution des plateaux techniques et des équipements des organismes de formation
• Suivre le développement des initiatives telles que les campus des métiers comme des lieux d’expérimentation partenariale entre l’Education nationale et les branches professionnelles visant à offrir une alternative pédagogique aux jeunes et aux familles, en lien avec les besoins des entreprises.
• Renforcer l’information des publics en cours de formation sur les opportunités de poursuite d’études dans les filières professionnelles industrielles. Adapter des outils de communication informant sur les différentes modalités d’accès à la formation en mettant en avant les compétences acquises lors de la formation.
• Soutenir et favoriser l’innovation pédagogique concourant à une meilleure personnalisation des parcours, à l’individualisation de la pédagogie et à la sensibilisation des apprenants aux méthodes industrielles d’avenir.
• Partager et suivre les données sur l’insertion à 3/6 mois et les taux d’insertion/reprise d’emploi dans le métier préparé.
• Analyser les parcours de l’orientation à l’insertion dans l’emploi
• Engager une réflexion sur la formation des formateurs dans les métiers industriels.

Enjeux

Les organisations professionnelles évoquent des difficultés de recrutement sur des métiers en tension. La fidélisation des salariés et l’attractivité figure parmi les principales priorités des entreprises à 3 ans. En parallèle, de nombreux demandeurs d’emploi, jeunes ou salariés en reconversion, ne savent pas vers quel métier se former pour sécuriser leur parcours professionnel.

L’enjeu sur cet axe de travail est de répondre aux difficultés de recrutement et de renforcer la fidélisation des salariés dans les entreprises et dans la filière en général 16 pour lutter contre la perte de compétence.

Objectifs

Explorer les outils de mise en relation entre les acteurs de l’emploi (professionnels de l’orientation, entreprises…) et les leviers de fidélisation des entreprises pour faciliter le recrutement et le maintien en emploi des salariés du secteur des industries.

Engagements

• Développer des formations sur des compétences comportementales et transverses, intégrer dans les formations des modules de préparation à l’entrée en entreprise ou en stage.
• Favoriser l’insertion des publics qualifiés sur des métiers industriels en facilitant l’information des entreprises et des organisations professionnelles sur les publics qualifiés disponibles issus des différentes voies de formation couvertes par le CRF
• Favoriser les expérimentations dans le recrutement telles que l’AFEST ou les méthodes de recrutement par simulation
• Accompagner les entreprises industrielles, et en particulier les TPE/PME dans la mise en place de politiques RH et dans la sensibilisation de leurs managers/dirigeants aux transitions sociétales, technologiques, écologiques et numériques
• Amener les entreprises à envisager l’ouverture de postes industriels à des personnes handicapées (déconstruction des stéréotypes et levée des freins) par la communication sur les aides et les soutiens existants, par le développement et la mise en visibilité d’outillage adaptés pour le recrutement de personnes handicapées et l’adaptation de poste
• Favoriser le lien entre les structures d’accompagnement (de personnes handicapées notamment), d’orientation professionnelle et de formation
• Etablir et suivre des indicateurs permettant d’analyser les résultats obtenus en termes de recrutement et de fidélisation des salariés.

Très variés, les métiers industriels interviennent depuis la conception d’un produit, de sa fabrication en série, jusqu’à sa commercialisation et sont occupés par quelques 202 000 professionnels en région. Ils s’exercent dans de nombreux secteurs.

Au palmarès des secteurs employeurs, la fabrication de matériels de transport (notamment la construction aéronautique/spatiale, la construction navale et l'industrie automobile), occupe la première place, suivie du travail du bois, de la métallurgie ainsi que de la fabrication de produits.

La filière industrielle régionale regorge d’entreprises à rayonnement national et international : Ceva santé animale, Sanofi, Airbus, Safran, Thales, Constellium Ussel, Smurfit Kappa, Gascogne, Lectra, Legrand, …

Du fait d’une dynamique axée sur l’innovation, la recherche & développement et la transition énergétique, une montée en compétences est nécessaire pour accompagner ces filières à forte valeur ajoutée.

Ainsi, des besoins en emploi sont exprimés dans tous les secteurs (santé, métallurgie, bois-papier-carton, chimie, carrières et matériaux, plasturgie, cuir), et à tous les niveaux, du CAP au niveau ingénieur.

Ils concernent particulièrement les métiers d’opérateurs (fabrication conditionnement), de conducteurs de ligne de production ou de machines automatisées, d’opérateurs électricité et électronique, d’agents de manutention et d’emballage, de techniciens méthodes, de mécaniciens ou de techniciens de maintenance et de responsables qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE).

Le numérique, la sécurisation et la protection des données, la filière verte et l'écotechnologie ou encore la progression de la technologie additive font partie des filières d’avenir à fortes opportunités d’emplois et d’innovation, dans l'ensemble des territoires.

L’industrie bénéficie d’une offre de formation riche et diversifiée, dans laquelle près de 25 000 jeunes ont été formés sur ces métiers en Nouvelle-Aquitaine, essentiellement en voie scolaire.

A noter, que la part des alternants dans des formations de niveaux supérieurs (bac +2 et plus) est deux fois plus importante que dans l’ensemble des autres secteurs régionaux.

Pour aller plus loin, consulter :

• Cap sur les métiers et l'emploi. Les métiers industriels en Nouvelle-Aquitaine (avec l'IAA) (réalisé dans le cadre de la Semaine de l'industrie - novembre 2021)
• Cap sur l'Essentiel. Les métiers industriels en Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du Contrat régional de filière (sans IAA). Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine (Juin 2021) 
• Les métiers de l'industrie - Portrait statistiques du CRF. Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine (Avril 2019)

L’OREF de Cap Métiers propose une série de publications sur les métiers stratégiques identifiés dans le contrat régional des métiers des industries (CRF).

Zoom sur les métiers de :

• Technicien des industries de process
• Ouvrier de l’électricité et l’électronique
• Technicien de maintenance
• Technicien de l’électricité et l’électronique
• Ouvrier des industries de process

Ces publications abordent les éléments suivants :

• Les principaux secteurs employeurs de ce métier
• Les conditions de travail
• Le marché du travail et la demande d’emploi
• Les perspectives et difficultés de recrutement
• Les tensions sur le métier
• Les compétences attendues sur le métier
• Les évolutions et les besoins de compétences
• Les enjeux sur l’ajustement entre l’offre de formation et le besoin de main d’œuvre
• Les pistes d’actions pour renforcer l’attractivité du métier et des formations, accompagner les futurs salariés et anticiper les besoins en compétences pour faire évoluer la formation.