Formation tout au long de la vie
Etude sur les freins à l’individualisation des parcours de formation
France compétences a publié, en septembre 2023, une note qui tente d’analyser les motifs qui expliqueraient pourquoi l’individualisation des parcours de formation peine à se déployer à grande échelle.
Cette note identifie trois types de freins : le cadre imposé par certains certificateurs, une « capacité à faire » limitée des organismes de formation (OF) et des pratiques d’achat collectif peu incitatives.
Pour France Compétences, quand les référentiels de certification (et/ou d’habilitation) délivrent des prescriptions précises sur les façons d’organiser la formation, ils réduisent la marge de manœuvre des OF.
De plus, certaines pratiques des certificateurs encadrent strictement les modalités de formation et limitent la capacité des OF à ajuster et hybrider les approches.
Par ailleurs,
les référentiels de certification peuvent constituer un obstacle à l’individualisation lorsqu’un
découpage incomplet ou inexistant en blocs de compétences entrave la modularisation, et par voie de conséquence ne permet pas aux formés de bénéficier de contenus ajustés à leurs profils.
Les différentes composantes de l’individualisation exigent d’accorder un poids aux activités qui précèdent la délivrance d’une formation, autrement dit de déployer
une expertise en ingénierie dont les OF ne sont pas toujours dotés. Or, une telle expertise est nécessaire pour réaliser un positionnement initial afin de diagnostiquer les compétences du futur formé, pointer ce qu’il sait déjà et construire ainsi un parcours personnalisé.
Cette situation requiert de la part des OF de renouveler leurs compétences et modes d’organisation internes. Plusieurs alertent ainsi sur leur
capacité limitée à financer les investissements nécessaires à l’individualisation et la diversification des modalités de formation ainsi que leurs difficultés à faire face aux contraintes organisationnelles et économiques afférentes.
Autre frein identifié, la
procédure des appels d’offres qui incite peu à l’individualisation, pour trois raisons :
- l’unité d’œuvre majoritaire reste l’heure stagiaire ;
- la procédure engendre le risque d’une sélection fondée sur le prix davantage que sur la qualité des approches formatives ;
- les marges de manœuvre pour ajuster la formation en fonction des besoins qui se transforment ou se révèlent au fil de l’action, sont rarement activées.
Consulter la note d’étude de France Compétences