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FICHE E 1.0
janvier 2022
E. Formation des actifs et financement
L'employeur doit remplir plusieurs obligations :
Au-delà des formations qu'il doit mettre en œuvre au titre de son obligation de former, l'employeur est libre de choisir les actions qu'il souhaite financer pour développer les compétences de ses salariés, y compris des actions d'évaluation et de formation permettant l'accès au socle de connaissances et de compétences (certificat CléA, …). Il peut s'agir d'actions de formation, de bilans de compétences ou d'actions permettant de faire valider les acquis de l'expérience (VAE). Ces actions de formation peuvent être réalisées en présentiel dans l'entreprise et/ou dans un centre de formation. Elles peuvent être organisées selon différentes modalités permettant d'acquérir des compétences : en alternance, ou, sous conditions, en situation de travail ou bien en tout ou partie à distance. Pour bénéficier d'un (co)financement public ou paritaire, notamment par les opérateurs de compétences (OPCO), les actions de formation contenues dans le plan doivent correspondre à la définition du code du travail (art. L 6313-2) : "L’action de formation se définit comme un parcours pédagogique permettant d'atteindre un objectif professionnel". Elle doit viser l'un des 4 objectifs suivants :
Le dispensateur de formation doit satisfaire aux critères qualité selon la règlementation en vigueur (voir fiche n° I 1.5)
Le plan de développement des compétences présente l’ensemble des actions décidées par l’employeur, après consultation du CSE dans les entreprises de 50 salariés et plus. Il distingue 2 types d’actions :
Le plan comprend des actions concourant au développement des compétences soit organisées par l’employeur en interne, soit réalisées par un prestataire en intra et/ou en centre externe. Il est le plus souvent annuel, en raison notamment de la consultation du CSE. Le plan de développement des compétences doit s'articuler avec les accords GEPP conclus dans la branche ou l'entreprise. Dans les entreprises de 300 salariés et plus (ou 150 dans les entreprises et groupes d'entreprises de dimension communautaire), la négociation triennale sur la gestion des emplois et des parcours professionnels et sur la mixité des métiers doit porter notamment sur les grandes orientations à 3 ans de la formation professionnelle et les objectifs du plan de développement des compétences. A défaut d'accord, le CSE doit être consulté sur ces orientations et objectifs.
Les actions obligatoires ne doivent pas se dérouler hors temps de travail. Les salariés ne peuvent pas refuser de suivre ces actions. Pour toute autre action de formation, l'employeur peut demander à ses salariés de se former en tout ou partie hors temps de travail, dans les conditions suivantes :
L'employeur doit assurer la protection sociale du salarié (accidents du travail et maladies professionnelles).
Une action de formation organisée à distance, en tout ou partie, doit comprendre :
Une action de formation en situation de travail (AFEST) doit comprendre :
Plus d'infos sur l'AFEST dans notre dossier.
Les salariés qui suivent une action dans le cadre du plan de développement des compétences de leur entreprise sont en mission professionnelle et le temps passé à ce titre constitue un temps effectif de travail. Le contrat de travail continue de produire ses effets (exécution normale du contrat) :
Rémunération : les heures réalisées pendant le temps de travail sont rémunérées comme si les salariés étaient à leur poste de travail. Il n'y a ni rémunération, ni allocation de formation pour les heures effectuées hors temps de travail. L'employeur doit maintenir la protection sociale des salariés. Les frais de formation (ou de bilan ou de VAE), les frais annexes (déplacement, repas, hébergement) doivent être pris en charge par leur employeur.Les salariés continuent d’acquérir des droits aux congés payés et à l’ancienneté. Ils restent électeurs et éligibles aux différentes fonctions représentatives dans l’entreprise. Ils ne peuvent pas refuser un départ en formation sauf pour un bilan de compétences, une VAE ou pour suivre une formation hors temps de travail. Le refus pourrait justifier des sanctions disciplinaires. Ils doivent être assidus à la formation et pouvoir justifier de toute absence éventuelle, de la même manière qu’à leur poste de travail, c’est-à-dire pour un motif reconnu légitime (maladie, maternité...). Les salariés peuvent demander à leur employeur d’intégrer dans leur plan de développement des compétences une demande individuelle de bilan, de VAE ou de formation, notamment au titre du dispositif Pro-A (voir fiche n° E 1.4). L’employeur n’est cependant pas obligé d’accepter. Voir aussi notre fiche sur le CPF (voir fiche n° E 1.2).
Pour élaborer son plan de développement des compétences, l’employeur peut s’appuyer sur les entretiens professionnels et solliciter son OPCO qui peut l'accompagner dans l'analyse et la définition de ses besoins de formation et pour améliorer l'information et l'accès des salariés à la formation. L'appui et le cas échéant la prise en charge par l'OPCO de tout ou partie des frais engagés par l'employeur au titre du plan sont réservés aux employeurs de moins de 50 salariés, sous réserve des ressources de l'OPCO et de ses règles d'intervention. Celui-ci peut prendre en charge :
Les conditions de prise en charge peuvent être différenciées selon les modalités de formation composant le parcours pédagogique (présentiel, à distance, en situation de travail...). Un échelonnement des paiements au fur et à mesure du déroulement des actions de formation peut être convenu avec l'OPCO, assorti d'une avance qui ne peut pas être supérieur à 30 % du prix convenu. L'Opco s'assure de l'exécution des actions qu'il finance dans le cadre d'un contrôle de service fait à partir des pièces transmises lors de la demande de prise en charge, de son accord de financement ainsi que des factures relatives à la prestation réalisée, des relevés de dépenses supportées par l'employeur (accompagnés des pièces comptables correspondantes) et du certificat de réalisation établi par le dispensateur de l'action. Les employeurs de 50 salariés et plus, qui versent à l'OPCO une contribution volontaire ou conventionnelle (définie par la branche) peuvent, le cas échéant bénéficier des services correspondants tels que définis par l'OPCO ou la branche pour l'usage de cette contribution. Le plan de développement des compétences peut aussi, selon les projets, être financé avec l’appui de l’Etat (EDEC, AME Entreprise) ou de la Région. Des aides au conseil peuvent être demandées pour recourir à des consultants (voir fiche B 1.2).Une action peut aussi être co-financées par la Caisse des dépôts lorsque le salarié mobilise son CPF avec un abondement de son employeur (voir fiche n° E 1.2). En cas de financement public ou paritaire (OPCO, CDC...), l'achat d'une prestation par l'employeur (formation, bilan, VAE) doit donner lieu à une convention de formation mentionnant l'intitulé, l'objectif et le contenu de l'action, les moyens prévus, la durée et la période de réalisation, ainsi que les modalités de déroulement, de suivi et de sanction de l'action. Elle doit aussi indiquer le prix de l'action et les modalités de règlement. Un bon de commande ou un devis approuvé peut tenir lieu de convention s'il comportant les mentions obligatoires d'une convention.
Code du travail : articles L6312-1 à 3 et R6313-1 à 3-2, L6315-1 à L6315-2 (entretien pro), L6321-1 à 11 et R6321-4, L6332-1-3 et 17 et R6332-24 à 26 et 39 (Opco)
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