Le Centre d’Economie de la Sorbonne a participé à l'enquête comparative internationale sur les formes particulières d'emploi, dirigée par le Japan Institute for Labour Policy and Training (Tokyo). Il publie aujourd'hui les résultats français dans un document qui dresse un bilan des connaissances, des analyses et des débats sur la question des formes particulières d'emploi. Il obéit à l'architecture du questionnaire d'enquête : définitions, mesures usuelles et principales caractéristiques des diverses formes d'emploi non standard ; tableau rapide des raisons qui rendent compte de la diffusion de ces formes d'emploi.
La part des emplois atypiques (intérim, CDD, temps partiel, emploi aidé…) augmente progressivement sur le marché du travail depuis les années 1980 pour atteindre aujourd’hui 70 % des embauches. Les CDD représentent 8,3 % de l'emploi en 2008, contre 3,6 % en 1985. Le poids des emplois à temps partiel a « plus que doublé » de 1982 à 2005, passant de 8,2 % des salariés à 16,9 %. La plus forte progression est celle de l'intérim dont le poids dans l'emploi total est de 2,1 % en 2008, par rapport à « une base de départ très faible » de 0,4 %. Les apprentis représentent 1,3 % de l'emploi total en 2008 et les contrats aidés 1,7 % en 2007.
Les raisons de la croissance sur le long terme du poids des formes particulières d'emploi sont connues : dans un contexte de compétition internationale très vive, la flexibilité de l’emploi est devenue incontournable. Malgré cela, l’étude admet que ses conséquences sont destructrices de la protection de la main-d’œuvre. Dès lors l’étude se demande comment concilier flexibilité et protection de la main-d’œuvre. Il s’interroge si le développement des formes particulières d'emploi est capable d’assurer cette conciliation entre deux objectifs apparemment opposés, flexibilité et sécurité.
Centre d’Economie de la Sorbonne, CNRS. Cathel KORNIG, François MICHON. « Les formes particulières d'emploi en France : Un état des lieux ». Documents de travail. 2010, n° 2010-82, 58 p.