Dans son numéro de juin 2025 de Connaissance de l’emploi intitulé « Quand l’excellence ne suffit pas : les parcours contrariés des femmes en informatique », Marion Flécher, du Centre d’Études de l’Emploi et du Travail (CEET), pose le constat suivant : « 55 % des femmes diplômées en informatique exercent un métier sans lien direct avec leur domaine de formation, contre 44 % des hommes. » Le phénomène, autrement désigné comme « tuyau percé » ou l’évaporation des femmes en milieu de carrière, interpelle, car il révèle un véritable paradoxe compte tenu des avantages offerts par le secteur à ses salariés, en termes d’évolution, de salaire, de conditions de travail et de niveau d’emploi.

Aussi la chercheuse tente-t-elle d’en éclaircir les raisons et pointe les inégalités et le sexisme. En effet, le taux d’accès des femmes à un emploi de cadre suivant l’obtention d’un bac +5 est de 13 points inférieur à celui des hommes (75 % contre 88 %) et de 10 points lorsque le niveau d’étude est plus bas. En outre, largement masculin, le milieu se révèle propice aux comportements déviants et à un environnement de travail toxique pour les femmes.

Celles-ci entameraient alors une reconversion souvent peu profitable. De fait, elles ne seraient que 70 % à retrouver un CDI et subiraient une baisse de salaire de 500 euros bruts mensuels comparé aux salariées du secteur informatique. Ce dernier reste ainsi le moins féminisé à la fois dans les études supérieures et dans le monde professionnel.

La Nouvelle-Aquitaine ne fait pas exception, puisque les activités informatiques et services d’information n’auraient concentré que 28 % des femmes en 2024 (voir l'infographie), selon les chiffres de l’observatoire régional.

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