Emploi et insertion professionnelle
Quel bilan pour l’expérimentation de l’apprentissage chez les détenus ?
Elle s’est achevée le 31 décembre 2024, l’heure est maintenant au bilan pour l’expérimentation de
l’apprentissage en milieu pénitentiaire. Celle-ci était menée conjointement
depuis 2020 par l'Agence du travail d'intérêt général et de l'insertion professionnelle des personnes placées sous-main de justice (ATIGIP) et la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).
La DREETS communique donc, en mai 2025,
le bilan en demi-teinte de cette expérimentation inédite, prévue par la loi Avenir professionnel afin de
favoriser la réinsertion des personnes détenues et de prévenir la récidive. Les bénéficiaires étaient des 16-29 ans, rémunérés via un contrat d’emploi pénitentiaire (voir
notre fiche technique) en apprentissage, dans des formations de six mois à deux ans et aboutissant à des certifications allant du CAP au Bac pro, ou à des titres professionnels. Les domaines étaient variés : cuisine, paysagisme, couture, bâtiment…
131 apprentis ont intégré ce programme, dont 52 étaient encore en formation en décembre 2024. Selon le bilan, le dispositif a eu
un effet motivant sur les bénéficiaires, et a permis de
diversifier leurs activités. Il relève cependant des freins importants liés aux contraintes spécifiques de la détention.
En effet,
près de la moitié des apprentis n’ont pas terminé la formation, soit en raison de peines écourtées, soit en raison de la durée et de l’intensité du parcours. De plus, la majorité des parcours étaient liées aux services internes des établissements, et les parcours « dedans-dehors » étaient difficiles à mettre en place, limitant ainsi les perspectives professionnelles à la sortie de prison.
Si
les suites accordées à ce dispositif sont encore inconnues, quelques recommandations sont émises
pour l’améliorer et le pérenniser : l’élargir au contrat de professionnalisation (pour les plus de 29 ans) et aux mineurs, structurer l’accompagnement en renforçant le tutorat, encourager les formations offrant des débouchés à l’extérieur et des parcours mixtes « dedans-dehors », et mettre en place un suivi post-formation.
En savoir plus sur l’expérimentation.