La direction générale du Trésor publie une étude comparative sur l’apprentissage et la formation professionnelle entre la France et l’Allemagne, la Suisse, le Danemark, les Pays-Bas. Elle part du paradoxe français, à savoir le rapport déséquilibré entre ciblage et investissement : si les sommes allouées à l’apprentissage sont importantes, le ciblage se révèle quant à lui faible. Les auteurs s’interrogent sur les raisons pouvant expliquer ce phénomène et cherche à dégager des pistes de réflexion. Ils se penchent pour cela sur ces quatre pays européens dont le système est proche du modèle français et où l’apprentissage est fortement développé.

Si l’étude ne fait pas de comparaison directe entre l’Hexagone et ses proches voisins, elle s’attarde sur les similitudes et les différences dans trois domaines précis et souligne quelques faits marquants.

1. Les structures de gouvernance : l’étude met en avant le modèle dual en Allemagne et la Suisse, autrement dit le lien étroit entre la formation et l’industrie, voire une imbrication des deux comme c’est le cas au Danemark. Il existe d’ailleurs en Suisse des partenariats entre le gouvernement, les associations professionnelles et les entreprises, de sorte que l’apprentissage apporte une réponse plus adaptée aux besoins des entreprises. Les apprentis bénéficient quant à eux d’un temps renforcé passé en entreprise.
   
2. Les financements : la Suisse et l’Allemagne se caractérisent par un important investissement de la part des entreprises, de l’ordre de 5,3 milliards pour le premier et 24 milliards pour le deuxième. Au Danemark et aux Pays-Bas, en revanche, c’est l’État qui contribue le plus fortement.
   
3. L’adaptation aux besoins du marché du travail : la capacité d’adaptation du milieu de la formation aux évolutions du marché du travail est mise en évidence, tout comme l’expérience pratique acquise en entreprise. Aux Pays-Bas, si 75 % des alternants trouvent un emploi en lien avec leur domaine, la formation tout au long de la vie reste particulièrement valorisée.

Tous ces systèmes reflètent les priorités de leur gouvernement respectif et la situation économique du pays dans lequel ils sont déployés.

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