Dans son étude intitulée « Analyse de controverses : intelligence artificielle, travail et emploi », le Conseil Économique Social et Environnemental (Cese) se saisit de la question de l’intelligence artificielle, afin d’anticiper les conditions de son intégration généralisée à la fois dans la sphère professionnelle et dans les modes d’accès à l’emploi.

Pour ce faire, le conseil a opté pour une analyse de controverses. Celle-ci lui permet d’exposer l’ensemble des arguments et des réponses qui nourrissent le débat sur cette technologie, sans le trancher. Trois questions sont ainsi examinées :

• L’intelligence artificielle va-t-elle augmenter les inégalités au travail ?

Sont ici traités les enjeux d’équité, et notamment l’opacité des systèmes de l’IA, l’usage des algorithmes, leurs biais, les moyens pour les pallier, ainsi que leurs limites. Les solutions proposées portent essentiellement sur l’accompagnement et l’inclusion des plus vulnérables, notamment en raison de leur manque de qualification.

• L’intelligence artificielle est-elle un progrès pour l’amélioration des conditions de travail et pour la santé au travail ?

En plus de l’intérêt, de l’autonomie, de la qualité de vie au travail et de la régulation de l’IA, ce point s’empare des éléments constitutifs de la question de la formation et de l’adaptation, voire de la reconversion des personnels. Si la nécessité de formation en interne pour susciter confiance et adhésion est soulignée, l’étude note également la lenteur du développement des dispositifs, à rebours de la vitesse de propagation de ces outils. Elle met d’ailleurs en évidence un autre paradoxe, celui de salariés mobilisés pour configurer l’IA, sans être proprement formés.

• L’intelligence artificielle aura-t-elle des impacts positifs sur l’emploi ?

À ce propos, l’étude réitère, parmi les éléments abordés, le constat d’une inadéquation entre emploi, compétences requises et formations nécessaires.

Ainsi, l’analyse mesure les nombreux apports de l’intelligence artificielle, parmi lesquels : la montée en compétences, la création d’outils de formation, notamment à destination des personnes en situation de handicap, la reconnaissance des compétences relationnelles à la faveur du temps libéré par l’IA dans la réalisation des tâches techniques, etc.

Ces avancées s’accompagnent néanmoins de plusieurs points de vigilance quant au renouvellement en continu des métiers et des compétences, notamment dans le cadre des reconversions professionnelles, et ce, afin de sécuriser les parcours.

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