Accès aux études de santé : quatre ans après la réforme, la Cour des comptes dresse un bilan sévère

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Accès aux études de santé : quatre ans après la réforme, la Cour des comptes dresse un bilan sévère

L’accès au premier cycle des formations de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP) a été profondément remanié à la rentrée universitaire 2020. La loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé avait notamment supprimé le numerus clausus et la PACES, y substituant le parcours avec accès spécifique santé (PASS), la licence avec option accès santé (LAS) ainsi que des formations passerelles.

Quatre ans plus tard, en décembre 2024, la Cour des comptes communique un rapport à la commission des affaires sociales du Sénat. Elle y dresse un bilan « très mitigé » de la réforme, regrettant un pilotage insuffisant, un déploiement hétérogène, des moyens financiers inadéquats, une absence de coordination avec les dispositifs d’information et d’orientation, mais surtout : une trop grande complexité. Elle plaide ainsi pour une « simplification indispensable », expliquant que « le maintien du statu quo n’est pas tenable » et déplorant les nombreux départs d’étudiants français vers l’étranger. 

Selon la Cour des comptes, cette simplification doit être centrée sur l’étudiant et sur le développement territorial, tout en maintenant le principe de la voie unique d’accès aux études MMOP. Elle édicte plusieurs séries de recommandations.

Pour assurer le fonctionnement à court terme de l’accès réformé aux études de santé, l'institution souhaite une harmonisation et une rationalisation du fonctionnement des LAS, notamment en limitant leur nombre (fermer celles avec un faible taux d’admission en MMOP) et en fixant le volume des enseignements au niveau national.

L’institution propose aussi une expérimentation d’accès direct en pharmacie et en maïeutique pour un contingent d’élèves sélectionnés sur Parcoursup. Elle recommande un suivi des indicateurs relatifs aux places créées, à la densité médicale et aux capacités de formation dans les universités, tout en adaptant les objectifs au contexte local. Elle souhaite également la mise en place d’un comité de pilotage et la montée en grade de l’observatoire national de la démographie des professions de santé.

Enfin, la juridiction veut encourager l’accès aux études de santé pour les jeunes issus de milieux ruraux et défavorisés, élargir les passerelles donnant accès à la deuxième année de MMOP depuis des formations de premier cycle, et créer un groupe de travail consacré à la troisième voie.

Consulter l’étude.

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