Sanitaire et social : « où sont passés nos jeunes ? »

L'actualité de Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine

Sanitaire et social : « où sont passés nos jeunes ? »

Jeudi 10 octobre s’est tenue au centre Vincent Merle à Pessac la journée « Tournés vers l’autre – Au cœur des métiers du sanitaire et social ». De nombreuses questions ont été posées à cette occasion, dont celle de l’évaporation des jeunes en formation, alors que ce phénomène était encore marginal il y a une dizaine d’années. L'observatoire régional des métiers du sanitaire et social de Cap Métiers note plus précisément 4 % d’interruptions de formation, jusqu’à 9 % pour les aides-soignants et 12 % pour les techniciens de l’intervention sociale et familiale (TISF).

Réunis autour d’une table ronde, sociologue, cadre supérieur de santé, cheffe de mission, responsable d’un service prospective des métiers et qualifications, ainsi qu’ambassadrices métiers ont apporté des éléments de réponse en complément de ceux évoqués dans un livre blanc publié en 2023 (voir notre actu), dont la QVCT et les salaires.

Parmi les autres raisons invoquées figure l’impact de Parcoursup. La plateforme révèle un fort attrait des jeunes pour les formations du sanitaire et social, puisqu’elles se rangent cette année en troisième position des vœux formulés. Mais elle a surtout contribué à mettre en place un jeu de concurrence entre les formations, si bien que la distinction entre candidat et candidature s’impose. De fait, les candidatures s’avèrent plus nombreuses que le nombre « réel » de candidats.

Le mode de sélection est également mis en cause par les professionnels. Ceux-ci regrettent la suppression de l’entretien avec les candidats qui présentait deux avantages majeurs. D’une part, il contribuait à la construction d’une identité professionnelle. D’autre part, il permettait de les confronter avec la réalité du terrain, en élargissant notamment leurs représentations sur les lieux d’exercice de ces métiers et les perspectives d’évolution, et sur la formation.

On retiendra enfin que dans le cas des métiers de la santé, les candidats seraient plus souvent boursiers et titulaires d’un baccalauréat professionnel. De façon générale, ils sont également plus jeunes qu’auparavant et originaires de partout dans la région. Le discours vocationnel, pourtant toujours bien présent, ne semble ainsi plus suffisant pour dépasser les difficultés liées à l’éloignement des proches, à la mobilité, aux ressources financières et à la santé.

Consulter aussi notre retour sur la journée « Tournés vers l’autre – Au cœur des métiers du sanitaire et social ».

Ajouter un commentaire sur le site