Les incidences économiques de la transition climatique sur le marché du travail

Compétences et besoins de l'économie

Les incidences économiques de la transition climatique sur le marché du travail

La Première ministre a confié à l’économiste Jean Pisani-Ferry et France Stratégie une mission d'évaluation des impacts macroéconomiques de la transition écologique.
Leurs conclusions ont été présentées le 22 mai 2023, déclinées en onze rapports, dont un, réalisé avec la Dares, se penche sur le marché du travail.

Il montre qu’un certain nombre de secteurs sont déjà impactés par la transition écologique, tels que l’agriculture (conversion vers le bio), l’énergie (installations de production d’énergie renouvelable), la construction (rénovation thermique des bâtiments), le transport et l’industrie (industrie décarbonée ; passage du véhicule thermique au véhicule électrique...).

La transition écologique va provoquer, à l’horizon 2050, la destruction de 800 000 emplois et la création de 1,1 million d’emplois.

Certaines filières pourraient voir leurs emplois, notamment industriels, se réduire nettement, ce qui laisserait craindre une vague de désindustrialisation et de chômage.

Dans les secteurs concernés par des destructions d’emplois, la transition écologique concernerait aussi bien des emplois d’ouvriers que des emplois d’ingénieurs et cadres.

Les créations d’emplois concerneraient également toute l’échelle des qualifications, dans des secteurs variés : la construction (les métiers les plus en croissance seraient notamment les ouvriers qualifiés du bâtiment), l’agriculture (agroécologie), l’économie circulaire, le bois, le traitement de déchets, les circuits courts …

Si certaines compétences mobilisées dans les activités carbonées auront du mal à être réemployées dans d’autres activités, le rapport indique que d’autres pourraient être réutilisées relativement facilement dans des activités moins émettrices.

Selon le rapport, l’offre de formation et son adaptation sont primordiales pour répondre aux besoins de nouveaux métiers et pallier les difficultés de recrutement. Ainsi le rapport préconise d’actionner des leviers afin de pourvoir aux postes nécessaires à la transition écologique et accompagner la reconversion des travailleurs déjà en poste :

  • adapter la formation continue aux nouvelles compétences de la transition écologique et en prioriser l'accès aux travailleurs les plus exposés,
  • accompagner des mobilités interprofessionnelles pour amortir le phénomène de destruction créatrice d’emplois de la transition écologique et anticiper les tensions sur le marché du travail,
  • prioriser les reconversions des travailleurs de secteurs/métiers menacés par la transition écologique vers des secteurs/métiers porteurs….
Tout l’enjeu est de réorienter les travailleurs dont l’emploi va disparaître vers les nouveaux métiers et des secteurs porteurs qui seront accélérés par la transition écologique.

Un autre défi est celui de la répartition territoriale des destructions et créations d’emplois, le rapport précisant, par ailleurs, qu’une partie des métiers qui bénéficieront de la transition rencontrent déjà des difficultés de recrutement.

Pour réorienter les travailleurs dont l’emploi va disparaître vers les nouveaux métiers, permettre aux entreprises d’attirer de nouveaux effectifs et satisfaire ces métiers aux niveaux où l’exigerait la transition écologique, le rapport recommande d’améliorer la qualité de ces emplois de manière à accroître leur attractivité. Ceci, en améliorant les conditions de travail ou en compensant par d’autres facteurs d’attractivité telle qu'une augmentation des salaires.

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