760 000 postes à pourvoir chaque année entre 2019 et 2030

Compétences et besoins de l'économie

760 000 postes à pourvoir chaque année entre 2019 et 2030

La Dares et France Stratégie publient les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutement en région ? Il fait suite au rapport qui dressait en mars 2022 un panorama des dynamiques et des difficultés probables de recrutement dans la décennie à venir pour la France (voir notre précédente actu).

Au niveau national, 5 % des besoins de recrutement ne seraient pas spontanément pourvus par les jeunes débutants sur le marché du travail à l’horizon de 2030. Au niveau régional, une fois pris en compte les départs en fin de carrière, le niveau des postes potentiellement non pourvus diverge selon les régions. Les difficultés de recrutement, déjà fortes, seraient accrues d'ici 2030 dont la Nouvelle-Aquitaine parmi les régions concernées.

Chez les personnels d’études et de recherche, les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie et les ingénieurs en informatique, l’écart anticipé entre besoins de recrutement et ressources en main-d’œuvre ne serait pas de même ampleur d’une région à l’autre.

Dans le cas des ingénieurs en informatique, le déséquilibre serait particulièrement marqué le long de la façade atlantique (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine) et au Sud-Ouest (Occitanie). Dans ces territoires, les besoins non couverts à l’horizon de 2030 représenteraient entre un cinquième et un tiers des emplois actuels, et ce malgré l’attractivité de ces régions pour les professionnels en provenance d’autres territoires.

D’autres métiers présentent une forte hétérogénéité liée à des spécificités régionales. C’est notamment le cas des maraîchers, jardiniers, viticulteurs dont les déséquilibres seraient élevés (entre 12 % et 17 % de l’emploi) dans les deux premières régions agricoles de France, la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne, mais également dans les régions viticoles de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est (Champagne). 

Ainsi pour la Nouvelle-Aquitaine, les métiers d’ingénieurs et cadres du privé et ceux du care (aide et soin) seraient les plus créateurs d’emplois, comme sur le territoire métropolitain. Les ingénieurs et cadres du privé de même que les techniciens seraient nettement plus créateurs d’emplois en Nouvelle-Aquitaine qu’en France métropolitaine, tendance observée par le passé (2009-2018) et prolongée en projection.

Les métiers qui afficheraient le plus de postes à pourvoir sont principalement ceux déjà présents aux premières places dans la hiérarchie nationale des métiers aux plus forts besoins de recrutement. Certains d’entre eux, comme les enseignants ou les conducteurs de véhicules sont peu dynamiques en termes d’emploi mais leurs départs en fin de carrière devraient être très nombreux dans la décennie à venir.

Dans d’autres professions, les forts besoins de recrutement seraient alimentés aussi bien par des créations nettes d’emplois que par des départs en fin de carrière, à l’instar des aides-soignants ou des infirmiers/sages-femmes.

Les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons figureraient parmi les métiers à plus forts besoins de recrutement. Les postes à pourvoir seraient particulièrement élevés dans ces métiers, en raison de nombreux départs en fin de carrière et ce, en dépit d’un recul de l’emploi.

Pour l’ensemble des métiers à forts besoins de recrutement, la part des postes à pourvoir serait proche de celle de l’ensemble du territoire, à l’exception des cadres commerciaux et technico-commerciaux. Pour cette profession, les postes à pourvoir représenteraient 60 % de l’effectif 2019 d’ici 2030 - soit 15 points de plus que ce qui est anticipé en France métropolitaine - en raison d’une plus forte dynamique de l’emploi.

Les assistants maternels, les cadres des services administratifs, comptables et financiers et les professions intermédiaires de la fonction publique ne font pas partie des métiers à forts besoins de recrutement en Nouvelle-Aquitaine. Ils afficheraient néanmoins un nombre élevé de postes non pourvus par les jeunes débutants et par les travailleurs venus d’autres régions. En effet, les assistants maternels et les professions intermédiaires de la fonction publique sont des métiers plutôt exercés en seconde partie de carrière et attirent peu les jeunes.

Dans la moitié des métiers spécifiques à la Nouvelle-Aquitaine, les tensions actuelles sur les recrutements pourraient s’accentuer d’ici 2030 (déséquilibre fortement positif). C’est en particulier le cas des ouvriers qualifiés du bâtiment (gros œuvre et second œuvre) et des aides à domicile.

Les militaires, policiers et pompiers et les employés administratifs de la fonction publique seraient les seules professions spécifiques dont les besoins de recrutement à l’horizon de 2030 seraient largement couverts par les jeunes débutants et les travailleurs venus d’autres régions.

Lire le rapport complet et la synthèse néo-aquitaine

Ajouter un commentaire sur le site