De forts besoins en recrutement dans les métiers du grand âge

Compétences et besoins de l'économie

De forts besoins en recrutement dans les métiers du grand âge

Pour répondre au vieillissement démographique et améliorer les conditions de prise en charge des personnes en perte d’autonomie, près de 93 000 postes supplémentaires devront être créés d’ici 2024 et 260 000 professionnels devront être formés.

Pour répondre à ce manque d’attractivité de ces métiers et aux forts besoins de recrutements, Myriam El Khomri a remis le 29 octobre 2019 un rapport à Agnès Buzyn, sur l’attractivité des métiers du grand âge et de l’autonomie. Ce rapport préfigure le plan de mobilisation nationale en faveur de l'attractivité des métiers du grand âge 2020-2024.

Le rapport constate que les difficultés pèsent particulièrement sur les médecins généralistes, médecins coordonnateurs en premier recours et gériatres. Si la démographie des infirmières est convenable (même s’il existe des tensions locales dans certains établissements et territoires), la situation des aides-soignants est plus problématique, marquée par une baisse d’attractivité de leur profession qui frappe au premier chef le secteur des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Dans le champ social, les services d’aide et d’accompagnement à domicile peinent à recruter les professionnels qui interviennent au domicile des personnes en perte d’autonomie, en particulier des professionnels titulaires du diplôme d’Etat d’accompagnant éducatif spécialisé, d’auxiliaire de vie sociale ou d’assistant médico-psychologique.

Ces tensions concernant les aides-soignants et les accompagnants sont d’autant plus préoccupantes que des départs massifs en retraite sont prévus dans les vingt prochaines années et que le nombre de personnes en perte d’autonomie devrait fortement augmenter.

Le rapport fait des propositions dans quatre directions :
  • Assurer de meilleures conditions d’emploi et de rémunération
  • Donner une priorité forte à la réduction de la sinistralité et à l’amélioration de la qualité de vie au travail
  • Moderniser les formations et changer l’image des métiers Innover pour transformer les organisations
  • Garantir la mobilisation et la coordination des acteurs et des financements au niveau national et dans les territoires.
Parmi les mesures annoncées :
  • Ouvrir 18 500 postes supplémentaires par an d’ici à fin 2024
  • Remettre à niveau les rémunérations inférieures au SMIC dans les grilles des conventions collectives à domicile
  • Supprimer le concours d’aide-soignant pour la formation initiale et l’apprentissage et assurer l’inscription dans les centres de formation via Parcours sup pour la formation initiale
  • Garantir systématiquement la gratuité de la formation, hors frais d’inscription, quelle que soit la situation du candidat
  • Réduire l’éventail des diplômes reconnus dans le champ de l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie
  • Porter à 10 % la part des diplômes d’aide-soignant et d’accompagnant éducatif et social obtenus par la voie de l’alternance
  • Porter à 25% la part des diplômes délivrés chaque année dans le cadre de la VAE
  • Permettre aux professionnels exerçant auprès des personnes en perte d’autonomie d’accéder à une formation spécifique en gérontologie
  • Créer une plateforme départementale des métiers du grand âge chargée de mettre en œuvre un guichet unique de sécurisation des recrutements.
Consulter l'intégralité des propositions du rapport

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