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Contrat régional de filière - Transport, Logistique, Services à l'automobile, Mobilités

Un contrat régional de filière vient d'être renouvellé en Nouvelle-Aquitaine pour la période 2024-2028 pour les métiers du transport, de la logistique, des services automobiles et des mobilités.

Ses axes et orientations prioritaires :

  • Attirer de nouveaux candidats et renouveler les actifs de la filière par une communication positive sur les métiers et les formations proposés
  • Développer une politique de qualité de la formation visant la qualification, en anticipant les conséquences des transitions et transformations
  • Insérer, sécuriser l’emploi et renforcer la professionnalisation

Métiers, secteurs, formation, durée : le périmètre du CRF

Le champ d’application de ce CRF est celui de la région Nouvelle-Aquitaine. Pour répondre aux enjeux régionaux et territoriaux, des approches locales pourront être mises en place.

Le périmètre de ce CRF inclut les activités comprises dans les champs suivants (code NAF) :

  • Transport routier de marchandises (TRM) ;
  • Déménagement (DEM) ;
  • Transport de voyageurs ;
  • Transport sanitaire (TRS) ;
  • Auxiliaires de transport (AUX) ;
  • Prestations logistiques ;
  • Location (LOC) ;
  • Location courte durée ;
  • Location longue durée ;
  • Commerce automobile ;
  • Commerce d’équipements automobiles ;
  • Démolisseurs – Recycleurs ;
  • Entretien et réparation automobile ;
  • Commerce et réparation de cycles et motocycles ;
  • Contrôle technique ;
  • École de conduite ;
  • Commerce de détail de carburants ;
  • Parcs de stationnement ;
  • Stations de lavage.

Afin de contribuer au développement de l’offre, ce CRF porte son champ d’action à toutes les voies de formation et/ou d’accès à la certification, incluant :

  • La formation professionnelle initiale par voie scolaire et supérieure ;
  • La formation professionnelle en alternance (apprentissage et professionnalisation) ;
  • La formation professionnelle continue des demandeurs d’emploi ;
  • La formation professionnelle continue des salariés.

Conclu pour les quatre années à venir, ce CRF prendra fin le 31 décembre 2028.

Les objectifs du CRF

La Région Nouvelle-Aquitaine, l’État et les représentants des branches professionnelles s’engagent dans l’élaboration et la mise en place de ce CRF consacré aux métiers du Transport, de la Logistique, des Services Automobiles et des Mobilités.

Les CRF ont pour but de poser un cadre de concertation entre les pouvoirs publics et les représentants professionnels des filières. Ils doivent permettre aux acteurs régionaux de poursuivre leur dialogue et de renforcer leur complémentarité pour un développement efficace, dans leur champ d’application, des formations professionnelles et de l’orientation.

Le CRF vise à engager les signataires autour des priorités suivantes :

  • OBSERVATION VEILLE PROSPECTIVE, observer et anticiper les transitions
  • ATTRACTIVITÉ, promouvoir la filière et ses métiers, orienter tout au long de la vie
  • PARCOURS et COMPETENCES, développer la formation professionnelle initiale et continue, insérer durablement
  • EMPLOI et RECRUTEMENT, fidéliser, recruter, accompagner.

Priorité 1 : Observation, veille, prospective

Les enjeux

Compte tenu de l’étendue du territoire de la région Nouvelle-Aquitaine et de son hétérogénéité, les enjeux et problématiques pour le secteur connaissent une grande diversité ainsi que des variations locales. Les données collectées et les analyses produites devront permettre une bonne appréhension de cette diversité.

Les entreprises de la filière se trouvant confrontées à d’importantes difficultés de recrutement et d’attractivité sur des métiers, dits stratégiques et fondamentaux, à fort potentiel d’emploi de la filière, il s’agira de maintenir une veille et de conduire des analyses plus spécifiques à ceux-ci.

Face aux évolutions identifiées dans le secteur Transport, Logistiques, Services Automobiles et Mobilités, les échanges d’informations et partages d’analyses sur les transformations en cours sont nécessaires afin d’anticiper les mutations à venir tant au niveau de l’offre de formation et des contenus pédagogiques que sur le volet emploi.

Les objectifs

  • Réaliser une veille sur les besoins en compétences et en emploi des entreprises sur les métiers dits stratégiques et fondamentaux, à fort potentiel de recrutement de la filière, suivre les évolutions de compétences et les référentiels ;
  • Identifier les évolutions métiers, en compétences et en emploi liées aux transitions écologique, énergétique et numérique ;
  • Observer les transitions sociétales : rapport au travail, organisation du travail, pratiques de recrutement, d’intégration et de fidélisation, qualité de vie au travail (QVT), santé sécurité ;
  • Partager les données sur la promotion et la communication ;
  • Observer les différents parcours empruntés pour exercer un métier donné.

Les engagements

  • Produire des analyses (Cap Métiers : relation emploi-formation, évolution des compétences et des référentiels…) concernant des métiers stratégiques de la filière permettant ainsi une exploitation fine (voir notre portrait emploi-formation du métier de conducteur de transport routier de marchandises) ;
  • Partager les travaux entre partenaires aux différents échelons : recenser les études nationales et régionales existantes, identifier les sources de données les plus pertinentes, sélectionner les variables ad hoc à observer et en stabiliser la liste afin de produire un tableau de bord qui permettra d’anticiper les évolutions écologique, énergétique et numérique au sein du secteur ;
  • Mener une réflexion en lien avec le groupe projet du PRAFQPH et Cap Métiers pour faire évoluer l’observatoire de l’accès à la formation et à l’emploi des personnes handicapées copiloté par l’État et la Région afin de mieux caractériser les constats et besoins en fonction des filières. Par ailleurs, une réflexion pourra être initiée autour d’une meilleure lisibilité des publics en situation de handicap et des publics en situation d’illettrisme dans la filière (part, typologie, besoins…) en lien avec les partenaires régionaux AGEFIPH, Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), Centres ressources formation handicap (CRFH) et illettrisme et analphabétisme (CRIA) ;
  • Recenser les événements régionaux en lien avec l’information, la communication, la promotion et l’orientation spécifiques à la filière plus large. Établir une cartographie qui sera actualisée régulièrement avec pour objectif d’optimiser l’efficience des actions et créer des synergies entre acteurs des branches professionnelles stratégiques de la Région Nouvelle-Aquitaine (mutualisation de moyens, d’actions…) ;
  • Partager les données disponibles sur l’insertion à 3/6 mois, réaliser une étude sur les parcours en amont de la formation (focus compétences), analyser les suivis de parcours, de l’orientation à l’insertion et maintien dans l’emploi.

Priorité 2 : Attractivité

Les enjeux

Les groupes de travail dans le cadre du CRF Métiers du Transport, de la Logistique, des Services Automobiles et des Mobilités 2020-2022 (prolongé en 2023) ont donné lieu à de nombreux échanges concernant l’attractivité des branches du Transport Logistique et des Services Automobiles. Les discussions ont permis d’identifier des problématiques communes à ces deux secteurs sur le volet attractivité et plus particulièrement au regard de la promotion et de la communication : une visibilité longue à créer, une communication à développer avec une notion de territoire à prendre un compte dans la stratégie de communication et d’attractivité.

Les partenaires soulignent en effet que la visibilité, en dépit de nombreuses actions, est longue à créer et que la communication, bien qu’un nombre d’informations et d’actions soient déjà déployées, est à développer ou plus précisément à structurer. De fait, les travaux dans le cadre du présent CRF, devront faciliter une meilleure coordination ainsi qu’une mutualisation d’actions.

Par ailleurs, tel que les métiers et les formations constituent ainsi autant d’enjeux pour donner à tous les clés et les codes pour se réaliser au travers d’une première insertion professionnelle réussie ou de l’accès et du maintien dans les emplois de qualité. Les choix qui en découlent sont tout aussi importants pour répondre aux besoins de compétences des entreprises et des territoires, qu’il s’agisse des métiers les plus demandés aujourd’hui ou de l’anticipation des métiers de demain.

Les leviers à actionner sont multiples, il convient, entre autres de garantir une orientation choisie afin de limiter les ruptures et changements de parcours, et ce quel que soit l’individu, l’étape de vie (formation initiale, réorientation, reconversion). Ce choix de s’insérer dans une filière et/ou un métier doit être éclairé par les différents acteurs de l’orientation, de la formation et de l’accompagnement.

Enfin, la réforme des lycées professionnels se déploiera progressivement à partir de la rentrée scolaire 2023. Elle, entre autres, à assurer l’avenir de tous les élèves, au plus près de leurs besoins et de leurs aspirations. La voie professionnelle doit redevenir une voie de réussite, d’excellence et reconnue par tous. Le rapprochement entre l’école et l’entreprise est un des piliers de la réforme qui entend relancer le partenariat entre l’école et l’entreprise et trouver une meilleure adéquation entre les besoins d’un territoire et les formations. La volonté est de travailler à une meilleure insertion professionnelle des élèves, notamment en présentant dès le plus jeune âge les orientations possibles dans la région et le département.

Les objectifs

  • Faciliter l’orientation à chaque étape de la vie professionnelle ;
  • Promouvoir l’offre de formation dans une logique de parcours et d’évolution professionnelle ;
  • Développer les relations école-monde professionnel.

Les engagements

  • Faciliter l’information pour développer la visibilité et la connaissance de la filière Transport, Logistique, Services Automobiles et Mobilités et de ses métiers – proposition d’un focus sur le secteur Logistique ;
  • Communiquer sur les métiers et leurs évolutions (évolutions techniques, numériques…) afin d’agir sur les représentations (cibles : publics en recherche d’une orientation, familles, prescripteurs…) ;
  • Favoriser la diversité des rencontres entre publics néo-aquitains en orientation et professionnels de la filière Transport, Logistique Service Automobiles et Mobilités (suivi et retour d’expérience de la première édition du salon des professionnels de l’orientation SOPRO 8 & 9 novembre 2023) ;
  • Informer sur les suites de parcours et favoriser leur « accès » ;
  • Identifier les passerelles de formation et passerelles métiers ;
  • Échanger des informations sur la mise en place de la réforme de la voie professionnelle 2023 ;
  • Échanger et collaborer à l’évolution des plateaux techniques ;
  • Poursuivre le travail de consultation sur la construction des formations par apprentissage ;
  • Suivi des actions école-entreprise, des CLEE (Comités Locaux École-Entreprise), des FCIL (Formation Complémentaire d’Initiative Locale) ;
  • Contribuer, en lien avec les travaux menés dans le cadre du CPRDFOP et du PRAFQPH, à une réflexion autour de la création d’un réseau d’entreprises « handi’accueillantes » et à sa mise en visibilité. Sensibiliser par ailleurs les entreprises à l’accueil de publics handicapés en orientation professionnelle afin d’élargir les possibles, de lutter contre les stéréotypes et de prendre en compte et d’anticiper dès cette étape les besoins d’aménagements en formation et en emploi.

Priorité 3 : Parcours et compétences

Les enjeux

Dans un contexte de changements économiques, technologiques, environnementaux et sociaux qui exigent de la souplesse, ainsi qu’une capacité à s’adapter et à apprendre tout au long de la vie, les entreprises, les individus et les pouvoirs publics ont intérêt au renouvellement et à l’élévation des qualifications de la population et de la main-d’œuvre.

La mise ne place de Pactes entre les régions et l’État dans le cadre du « Plan d’investissement dans les compétences » a représenté une opportunité sans précédent pour augmenter la capacité de formation des acteurs régionaux et renforcer le développement de l’approche compétences, en complément d’un renforcement de la qualification des jeunes et demandeurs d’emploi peu qualifiés, dans une approche de parcours.

Cette troisième priorité aura pour objectif d’agir sur le volet formation afin de garantir l’élévation des compétences directement liés aux transitions. Seront considérées les trois voies de formation ainsi que le volet formation des formateurs. Par ailleurs, certaines problématiques nationales et régionales ont été identifiées par les acteurs.

Les objectifs

  • Accompagner l’évolution des métiers ;
  • Améliorer le positionnement (insérer et sécuriser les parcours vers la formation et l’emploi) ;
  • Accompagner le maintien et la montée en compétences des salariés et des formateurs.

Les engagements

  • Cartographier et analyser l’offre de formation professionnelle, initiale et continue, pour entre autres, l’adapter aux besoins des entreprises et des territoires ;
  • Adapter l’offre de formation, toutes voies confondues, face aux enjeux environnementaux, technologiques et numériques ;
  • Développer des partenariats avec le monde de l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) qui représente un relai intéressant s’agissant de capter les publics cibles éloignés de l’emploi (illettrisme, illectronisme, personnes en situation de handicap…). Penser l’insertion des individus en étant attentifs à l’accompagnement individuel ;
  • Agir sur l’insertion et plus spécifiquement à améliorer l’accès à l’emploi à la sortie de formation, toutes voies confondues mais plus particulièrement pour les jeunes sortis de formation initiale (réduction de la coupure entre la fin de formation et marché du travail) ;
  • Réduire les abandons dans les cursus de formation en analysant les conditions de réussite ;
  • Sécuriser les parcours et développer l’autonomie des salariés dans les contextes d’évolution des entreprises en développant les moyens de repérage des situations d’illettrisme ou de grande fragilité avec la maîtrise de la lecture et de l’écriture et en accompagnant mieux les salariés vers la formation aux savoirs de base ;
  • Poursuivre la formation en situation de travail (AFEST) et réfléchir à l’utiliser comme moyen pour accompagner les publics en situation d’illettrisme dans l’acquisition des savoirs de base et anticiper les besoins des publics en situation de handicap en emploi.

Priorité 4 : Emploi et recrutement

Les enjeux

Selon l’enquête Besoin en main d’œuvre 2023 de Pôle Emploi, près de 27 000 projets de recrutement sont envisagés en Nouvelle-Aquitaine avec des difficultés de recrutement qui s’élèvent à près de 70 %.

Si on assiste à un changement dans le comportement des français et leur rapport au travail, les entreprises, dans un souci de pérennité, se doivent de s’adapter à ces évolutions et revoir leurs pratiques de recrutement, d’intégration et de fidélisation. Le salaire ne représente plus le critère principal pour attirer les candidats potentiels.

La filière Transport, Logistique, Services Automobiles et Mobilités, pour réussir le pari de recruter davantage de jeunes doit prendre en compte leurs aspirations. Le travail et l’entreprise doivent être sources d’épanouissement et d’enrichissement personnel. Par ailleurs, les partenaires du CRF Métiers du Transport, de la Logistique, des Services Automobiles et des Mobilités se sont accordés sur le fait qu’il persiste certains biais pouvant freiner l’embauche de nouveaux publics. Il sera proposé d’établir un état des lieux de ces biais en fonction de la typologie des publics.

La formation sur les volets RH, la qualité de vie et santé au travail, tout comme la sensibilisation aux transitions sociétales, environnementales, notamment les évolutions liées au rapport au travail, sont autant d’axes autour desquels il sera proposé d’intensifier les échanges. Il s’agira de s’appuyer sur les travaux et projets pilotés par l’ARACT sur la filière Transport Logistiques par exemple.

Les objectifs

  • Développer l’emploi et faciliter les recrutements en priorisant de « nouveaux publics » ;
  • Sensibiliser les managers/dirigeants aux transitions sociétales (rapport au travail, qualité de l’intégration et du management…) ;
  • Accompagner les entreprises du secteur dans la mise en place d’une politique RH ;
  • Partager des informations sur l’évolution des conditions de travail pour le maintien en emploi des salariés.

Les engagements

Le recrutement :

  • Identifier les freins au recrutement ;
  • Recenser les outils existants pour l’aide, l’accompagnement au recrutement et de nouvelles pratiques d’embauche ;
  • Développer l’AFEST ;
  • Attirer de nouveaux publics et réfléchir à des process de recrutement idoines (féminisation, PSH, migrants, « seniors », personnes sous-mains de justice) ;
  • Prendre en compte dans les réflexions et les travaux la question de l’accès et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap et des personnes en situation d’illettrisme : sensibilisation des entreprises, outillage, connaissance des ressources activables pour les appuyer dans leurs démarches d’accompagnement de leurs salariés vers la formation… ;
  • Proposer un focus sur le métier de conducteur de transport de voyageurs (cumul d’activités et passage entre les secteurs publics et privé par exemple…).

L’emploi :

  • Sensibiliser les managers/dirigeants aux transitions sociétales (rapport au travail, qualité de l’intégration et du management) ;
  • Renforcer la connaissance des dirigeants et futurs dirigeants d’entreprises sur les nouveaux enjeux stratégiques : innovation, environnement, management, ressources humaines et responsabilité sociétale (notamment les TPE/PME) ;
  • Réaliser un « état des lieux » des nouvelles pratiques d’embauche.

Le portrait des métiers de la filière - Analyse de l'OREF

L’observatoire de Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine présente les chiffres clés de la filière de ce CRF. Près de 175 000 personnes occupent un métier du Transport, Logistique, services de l’Automobile et des Mobilités soit environ 7 % des professionnels néo-aquitains.

Ces métiers sont très masculins, les femmes n’occupant qu’un poste sur cinq alors qu’elles sont 49 % tous métiers confondus. Par ailleurs, on retrouve une forte proportion de salariés de plus de 45 ans parmi ces travailleurs (46 %).

Alors que 27 000 projets de recrutements étaient envisagés en 2023 selon le BMO, le secteur est marqué par d’importantes difficultés de recrutement qui s’élèvent à près 70 % d’après les entreprises, notamment dans les métiers de cadres des transports, conducteurs de transport en commun et carrossiers automobiles qui souffrent d’un marché de l’emploi en tension et de difficultés à pourvoir les postes vacants.

Pourtant, la filière bénéficie d’une offre de formation diversifiée sur le territoire, allant du CAP au Master. On constate également le développement de l’alternance qui prend une part de plus en plus importante, avec notamment plus de 6 000 contrats signés en 2022.

Le métier de conducteur routier et grand routier est celui le plus exercé par les professionnels de la filière avec près de deux salariés sur dix. Les principaux secteurs employeurs sont ceux des transports routiers de fret interurbains et les transports routiers de fret de proximité (9 % et 6 % des emplois de la filière).

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