Les propositions de la Cour des comptes pour l'insertion des jeunes

Emploi et insertion professionnelle

Les propositions de la Cour des comptes pour l'insertion des jeunes

Dans son rapport sur les politiques publiques en faveur des jeunes publié le 19 mars, la Cour des comptes dédie un chapitre à l’emploi des jeunes. Alors que le taux chômage des 15-24 ans s’établissait à 17,2 % en 2023, ce document analyse les actions menées par l’État pour l’insertion des jeunes, notamment à travers les dispositifs d’accompagnement, de formation ou d’incitation à l’embauche.

À première vue, la situation de l’emploi des jeunes s’améliore depuis plusieurs années. Entre 2017 et 2023, le taux d’activité et le taux d’emploi des 15-24 ans ont gagné respectivement quatre et six points quand, sur la même période, leur taux de chômage a nettement reculé de 23 % à 17 %. Selon la Cour des comptes, le développement de l’apprentissage a joué un rôle prépondérant dans ces évolutions.

Toutefois, la Cour des comptes apporte des nuances car, au contraire des précédents chiffres, la part des jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET) ne diminue que très peu. De plus, l’accès à l’emploi reste toujours fortement lié au niveau de diplôme et à l’origine géographique malgré de légères améliorations. Ainsi, les 15-24 ans sans diplôme ou titulaires d’un CEP ou brevet possèdent un taux de chômage presque deux fois plus élevé que les jeunes diplômés d’un CAP ou BEP.

Si la Cour des comptes considère comme positif la multiplicité des dispositifs d’orientation pour répondre aux besoins de chaque jeune, elle regrette l’absence d’outils de diagnostic robustes et de critères d’orientation pertinents sur lesquels les conseillers pourraient s’appuyer.

À l’étape des démarches de repérage, le rapport salue le développement d’actions comme les appels à projets dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC) mais considère que ces dispositifs de repérage des publics « invisibles » doivent dépasser le stade expérimental pour s’inscrire dans une démarche structurelle.

Dans ce contexte, la Cour des comptes exprime trois recommandations, afin de permettre une meilleure coordination des acteurs et améliorer le pilotage des politiques en faveur de l’emploi des jeunes, notamment pour les publics les plus éloignés :

  • Formaliser une politique stratégique ciblée sur les plus éloignés de l’emploi : en articulant mieux les dispositifs ciblés et de droit commun ;
  • Faire évoluer le contrat d’engagement jeune (CEJ) à l’issue de son évaluation : réduction du nombre de contrats, plus centrés sur les jeunes éloignés de l’emploi, assouplissement de la règle des 15 heures ;
  • Moduler l’aide à l’embauche d’apprentis en fonction du niveau du diplôme préparé.
Consulter le rapport sur l’emploi des jeunes.

Pour aller plus loin, consulter notre page dédiée aux politiques en faveur des jeunes.

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