Les jeunes et les métiers en tension

Emploi et insertion professionnelle

Les jeunes et les métiers en tension

Le Céreq a publié un bref en novembre sur les tensions sur le marché du travail et a observé la place de trois familles de métiers, celles du BTP, de l’hôtellerie-restauration-alimentation (HRA) et de l’informatique, dans les premières années de vie professionnelle des jeunes sortis de formation en 2017.

Ces tensions signalent des difficultés de recrutement attribuées à un décalage, en quantité et en qualité, entre les compétences des candidats et les attentes des employeurs.

D’autres facteurs peuvent être identifiés, comme des conditions de travail difficiles rendant le métier peu attractif, une inadéquation territoriale empêchant la rencontre entre l'offre et la demande ou encore l’intensité des embauches.

Parmi les jeunes ayant travaillé au cours des trois années suivants leur sortie, 6,5 % ont exercé un métier du BTP, soit environ 43 000 jeunes. On observe une montée en charge tout au long de leurs trois premières années de vie active puisque ces métiers représentent 4,9 % des premiers emplois occupés par les jeunes et 5,4 % des emplois occupés au bout de trois ans, soit une hausse progressive de la part de ces métiers dans l’emploi des débutants, qui se rapproche de leur poids dans la population totale en emploi (6,6 %). Pour certains jeunes, ils peuvent ainsi constituer des métiers d’ancrage.

Côté hôtellerie-restauration-alimentation, les jeunes sont beaucoup plus nombreux à avoir exercé au cours des trois ans des métiers du domaine. C’est le cas de 13,7 % des jeunes ayant terminé leurs études en 2017, soit environ 90 000 jeunes. Mais alors que les métiers du BTP exercent un rôle d’ancrage pour une majorité des jeunes qui y entrent, ceux de l’HRA fonctionnent comme des points d’entrée sur le marché du travail pour beaucoup de jeunes débutants qui ne se destinent pas à s’y inscrire durablement.

Enfin les métiers de techniciens et d’ingénieurs de l’informatique concernent plus de 27 000 sortants de formation initiale de 2017, soit 4 % de ceux ayant travaillé lors de leurs 3 premières années de vie active. Ils apparaissent, pour leur part, largement ouverts aux jeunes. On constate à la fois que le poids de ces métiers parmi les emplois occupés par les débutants ne cesse d’augmenter, et que ce poids est bien plus conséquent dans l’emploi des jeunes que dans la population totale en emploi (2,2 %).

Au total, pour pouvoir préconiser des réponses aux métiers en tension en termes de formation initiale, celle-ci doit être mise en regard des parcours professionnels des jeunes, d’une part, et des conditions de recrutement par les entreprises, de l’autre.

Lire le Bref Céreq

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