Les recrutements de cadres : du bilan 2022, aux métiers porteurs jusqu'aux enjeux de l'emploi cadre en 2023

Entreprise et aides aux employeurs

Les recrutements de cadres : du bilan 2022, aux métiers porteurs jusqu'aux enjeux de l'emploi cadre en 2023

L'Apec publie un bilan sur l'année 2022, favorable pour les recrutements de cadres.

Cependant, les entreprises ont rencontré de très fortes difficultés pour attirer des cadres : 1 entreprise sur 4 a dû renoncer à au moins un projet de recrutement. Pour faire face à ces difficultés, les entreprises ont dû adapter leur stratégie et leurs processus de recrutement et indiquent avoir renforcé leurs pratiques de sourcing et travaillé leur marque employeur. Elles ont assoupli leurs critères de recrutement, notamment sur le niveau d’expérience recherché et la rémunération proposée, et proposer du télétravail ou des formes de travail hybride (la plupart des entreprises intègrent systématiquement au moins une journée de télétravail dans les configurations de postes proposés).

3 focus métiers incarnent particulièrement les tensions du marché : cadres RH spécialisés dans le recrutement, comptables/experts-comptables et commerciaux.

Les difficultés de recrutement de cadres commerciaux sont renforcées par les attentes très ciblées des entreprises. Les recruteurs recherchent des candidats qui connaissent leur secteur d’activité et le type de vente effectuée. Les passerelles d’un secteur à un autre sont ainsi relativement rares, notamment pour les ventes en B to B : une connaissance de l’environnement commercial de l’entreprise est souvent jugée indispensable. Alors même que ces postes se caractérisent par l’importance accordée aux soft skills, d’autres exigences sont souvent exprimées en particulier quant au diplôme ou à la durée d’expérience des candidats.

Les cadres séniors peuvent ainsi faire l’objet d’une discrimination. Certains recruteurs craignent qu’ils ne soient pas suffisamment dynamiques ou qu’ils ne puissent pas s’adapter à un environnement trop technologique.

Une analyse sur les métiers porteurs cadres en 2023 a été réalisée, portée par les nombreuses transformations en cours dans les entreprises du secteur privé et le développement des activités, qui se traduisent par des niveaux élevés de recrutement de cadres.

Les résultats pour une quarantaine de métiers s’appuient sur le volume des offres d’emploi cadre pour lesquelles l’intitulé de poste a pu être identifié, ainsi que sur l’évolution sur l’année 2022 versus 2021 de ce volume d’offres. Plusieurs catégories de métiers ont ainsi été identifiées :

  • Métiers « Poids lourds » : métiers dont le volume d’offres en 2022 est supérieur ou égal à 6 000 offres.
  • Métiers « Formule 1 » : métiers dont le volume d’offres en 2022 est supérieur ou égal à 1 000 et dont l’évolution annuelle 2022 versus 2021 est supérieure ou égale à 35 %.
  • Métiers à la fois « Poids lourds » et « Formule 1 » : métiers dont le volume d’offres en 2022 est supérieur ou égal à 6 000 et dont l’évolution annuelle 2022 versus 2021 est supérieure ou égale à 35 %.
L'Apec a également étudié les tendances de l'emploi cadre dans une vingtaine d'études publiées entre 2021 et 2023. Début 2023, les incertitudes demeurent nombreuses et leurs conséquences préoccupantes, que ce soient les hausses du prix de l’énergie et des matières premières, la perte de pouvoir d’achat ou encore les difficultés de recrutement. 

Cinq enjeux ont été identifiés par l'Apec pour l'emploi cadre : surmonter les difficultés de recrutement, changer le regard et les pratiques sur les séniors, adapter les politiques de rémunération au contexte d'inflation, reconstruire une dynamique collective de travail et répondre à des aspirations nouvelles.

Dans un contexte de réforme des retraites et d’allongement de la vie au travail, le maintien en emploi des cadres séniors devrait être au cœur des enjeux des RH. Le recrutement de ces derniers, lorsqu’ils sont demandeurs d’emploi, pourrait aussi constituer une solution face aux difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises.

Les transformations structurelles (nouvelles technologies, nouveaux modes d’organisation, conduite du changement) et les tensions conjoncturelles (pouvoir d’achat, difficultés de recrutement) vont continuer à affecter le management, dans un contexte de généralisation du télétravail. Elles devraient conduire les managers à acquérir certaines compétences indispensables pour créer les conditions d’un collectif et à se former pour porter ces transformations.

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