Dans son discours de politique générale du 6 juillet 2022, la première ministre a énoncé ses objectifs pour « bâtir ensemble, la société du plein emploi ». Elle souhaite changer notre rapport au travail qui reste un levier majeur d’émancipation.

Les mesures prises lors du précédent quinquennat permettent maintenant de viser le plein emploi. « De nombreuses entreprises, dans toutes les filières, dans tous les métiers, et dans tous les territoires cherchent à recruter. Cette situation (…) impose aux employeurs d’améliorer les conditions de travail, de questionner leur mode de management et d’œuvrer à l’attractivité de leurs métiers.
Avec le plein-emploi, les travailleurs retrouvent le pouvoir de négocier.

Et pour atteindre le plein emploi, nous devons aussi ramener vers l’emploi celles et ceux qui sont les plus éloignés du marché du travail » (jeunes, bénéficiaires du RSA). « Verser une allocation ne suffit pas ». E Borne veut « revenir à l’esprit du RMI et du RSA » en accompagnant mieux les chômeurs ; jugeant notre organisation trop complexe et pas assez efficace, avec l’Etat qui accompagne les demandeurs d’emploi, les Régions en charge de leur formation et les Départements de l’insertion des bénéficiaires du RSA.
La transformation de Pôle emploi en France Travail devrait permettre de mieux travailler ensemble pour être plus efficaces dans l’accompagnement des chômeurs et la réponse aux besoins de recrutement des entreprises.

E. Borne veut aussi « relever le défi de la découverte des métiers, de l’orientation et de la formation » pour que chaque élève puisse découvrir et connaître des métiers, notamment ceux de l’artisanat, de l’industrie, du tourisme, les métiers d’art.
Le succès de la réforme de l’apprentissage sera élargie à celle du lycée professionnel annoncée par E. Macron.

Dans le supérieur, la 1ere ministre souhaite que les étudiants puissent choisir et se lancer dans une voie en fonction du métier qu’ils veulent exercer, et se sentir libre d’en changer grâce à la formation tout au long de la vie.

Un million de jeunes pourront être formés dans les métiers d’avenir, dont la moitié dans le numérique. Le défi de l’attractivité des métiers de la santé devra être relevé pour permettre le recrutement de 50 000 infirmiers et aides-soignants d’ici 2027.

Dans un autre domaine, E. Borne veut sortir de situations où le même métier ne garantit pas la même retraite. La réforme du système de retraite devra prendre en compte les carrières longues et la pénibilité. Elle devra veiller au maintien dans l’emploi des seniors. « Par l’innovation, par la technologie, par l’évolution des carrières, nous pouvons, nous devons améliorer les conditions de travail et faire en sorte que nos compatriotes ne finissent plus leurs carrières, brisés ».

Par ailleurs, la révolution écologique, ce sont des innovations, des filières nouvelles, des emplois d’avenir. La transition qui peut parfois provoquer des craintes, notamment des salariés des secteurs en mutation, ira de pair avec "un accompagnement pour la formation et la reconversion".

Concernant l’école qui doit conforter les savoirs fondamentaux, s’emparer des nouveaux savoirs comme le codage informatique, et garantir l’égalité sans renoncer jamais à l’excellence, "nous devons aider les jeunes à déceler et faire éclore ses talents, (...) s’adapter aux personnalités de chacun".

Notre école doit offrir aux enseignants la reconnaissance et la place qu’ils méritent. Le Gouvernement va revaloriser leurs salaires, construire, avec eux, les évolutions de leur profession, répondre à la question des remplacements, avancer pour l’aide individualisée, adapter leur formation, soutenir les projets collectifs, en adaptant son action en fonction des situations locales et des besoins des élèves. Une concertation sera lancée dès septembre.

L’égalité d’accès et de réussite à l'université sera renforcée, en particulier dans le 1er cycle. Le système de bourses étudiantes sera simplifié.

Enfin, en matière d'inclusion, l'AAH sera réformée et une conférence nationale du handicap se tiendra début 2023. Une meilleure reconnaissance des personnels de l’accompagnement sera recherchée et il faudra améliorer l’inclusion par le travail, dans le milieu ordinaire d’abord, ainsi que dans les ESAT ou en entreprise adaptée.

Lire le discours d'E. Borne au Parlement