Le rapport Villani recommande de tripler le nombre de personnes formées en intelligence artificielle

Compétences et besoins de l'économie

Le rapport Villani recommande de tripler le nombre de personnes formées en intelligence artificielle

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En 2017, Cédric Villani a été chargé de conduire une mission sur la mise en œuvre d'une stratégie française et européenne en intelligence artificielle (IA). Son rapport, rendu public le 28 mars 2018, aborde différentes facettes de l'IA : politique économique, recherche, emploi, éthique, cohésion sociale.

Ce rapport atteste le besoin des entreprises de pouvoir attirer, retenir des ingénieurs bien formés et de disposer d’un circuit court d’interaction avec la recherche de pointe. Ce besoin d’expertise, notamment en ce qui concerne le choix des solutions technologiques, est également avéré, et le manque de cette expertise leur est clairement dommageable.

Pour faire face aux besoins des entreprises, le rapport recommande de multiplier par trois le nombre de personnes formées en IA, à horizon 3 ans. Pour ce faire, il préconise de :
  • Faire en sorte que l’offre de formation existante s’oriente vers l’IA
  • Créer de nouveaux cursus et de nouvelles formations à l’IA (doubles cursus droit-IA par exemple, modules généraux…).
Le rapport constate que la prise en compte des compétences transversales, l’apprentissage de la créativité, les formes nouvelles de pédagogie, manquent dans les cursus de formation.
Au reste, il pointe que les formations actuelles, initiale ou continue, sont loin d’être adaptées pour assurer la transition. Le besoin en personnes formées en intelligence artificielle n’est pas comblé par les spécialistes existants.

C. Villani propose de renforcer la place mondiale de la recherche en IA en créant des Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle (3IA), réunissant chercheurs, ingénieurs et étudiants. Ces instituts devront contribuer à l’augmentation substantielle d’offres de formations en IA attractives et diversifiées.

Des expérimentations visant à favoriser les liens entre formation initiale et continue pourraient être lancées : une clause de rappel pourrait être instituée, qui inciterait certaines formations initiales, identifiées comme formant à des compétences automatisables à un horizon proche, de reprendre contact avec leurs anciens étudiants au bout d’un certain nombre d’années afin de leur proposer des modules d’évolution de leurs compétences.
Des labs pourraient être créés permettant aux salariés, apprentis et étudiants d’envisager les évolutions de leurs métiers et d’y réfléchir collectivement. Ces laboratoires des métiers de demain être spécialisés sur un ou plusieurs métiers en particulier, suivant la structuration du bassin d’emplois de leurs territoires d’implantation.

Le rapport évoque par ailleurs un ensemble d’actions visant à favoriser la créativité et les pédagogies innovantes dans le secteur de la formation professionnelle, l’éducation nationale et l’enseignement supérieur et la recherche afin de mettre en place des dispositifs de mutualisation et des outils de financement communs aux trois secteurs.

Consulter l’intégralité du rapport