Au niveau régional
Avec une surface boisée de 2 841 000 hectares, dont 2 773 000 hectares en surface de production, la filière forêt-bois en Nouvelle-Aquitaine compte 375 entreprises d’exploitation forestière et 281 entreprises de sciage.
De l’exploitation forestière à la transformation du bois, elle regroupe 30 200 emplois (données 2015) en Nouvelle-Aquitaine principalement dans le sciage et les industries de papier-carton, soit 17 % de l’emploi national de cette filière.
Dominant largement dans les massifs forestiers des Pyrénées-Atlantiques, de Dordogne ainsi qu'au sud de la Haute-Vienne et de la Corrèze, les feuillus (hêtre, châtaignier, peuplier et chêne) s’étendent sur plus de 60 % de la Région. Le pin maritime régional représente à lui seul près de 90 % de la récolte nationale.
La filière inclut quatre principaux secteurs d’activités :
- la sylviculture et l’exploitation forestière
- le sciage et le travail du bois
- l’industrie du papier et du carton
- les travaux de charpente.
On compte 2 interprofessions en Nouvelle-Aquitaine très dynamique : Fibois Nouvelle-Aquitaine (l’interprofession de la filière Forêt Bois Papier de Nouvelle-Aquitaine, née de la fusion de BoisLim, Futurobois, Interbois-Périgord, Interpro Forêt Bois 64) et Fibois Landes de Gascogne (l’interprofession du pin maritime).
A noter : basé en Gironde, Xylofutur, est le seul pôle de compétitivité dédié aux industries du bois en France : sa mission principale est d’encourager les actions collectives en matière de recherche et développement, pour faire émerger de nouvelles filières et concevoir des projets innovants dans trois domaines-clés : le bois massif, la chimie verte et la gestion des forêts cultivées (bois aboutés…).
Le Programme Régional de la Forêt et du Bois 2020-2030 de la Nouvelle Aquitaine a été approuvé par le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation par arrêté ministériel du 30 Décembre 2020. Il intègre les thématiques traitées dans le cadre des contrats stratégiques de filière bois. Les enjeux de la filière sont nombreux et une liste non-exhaustive est dressée. Parmi les objectifs stratégiques, on notera de disposer d’une gestion prévisionnelle des emplois et investir pour la montée en compétence des salariés ou de professionnaliser la fonction RH au sein des entreprises et mutualiser la fonction RH pour les plus petites entreprises.
Au niveau national
Le ministère du Travail et les représentants de la filière bois française ont lancé des travaux d'analyse du contrat d’études prospectives bois sur les métiers et les compétences pour le secteur des produits bois dans la construction et l’aménagement. Le rapport final de ce CEP publié fin décembre 2019 fait un état des lieux économique des entreprises et de l'emploi, ainsi que des facteurs de mutations et soumet un plan d'action.
Parmi les projets de plan d’actions à l'issue du CEP, il est prévu de :
- Concevoir et expérimenter des parcours d'accès à l'emploi pour les demandeurs d’emploi et les publics en IAE vers les métiers du secteur en tension de recrutement
- Renforcer les outils du secteur pour attirer les jeunes vers ses métiers
- Réaliser les ajustements sur les filières de formation diplômante et certifiante pour les publics scolaires et apprentis
- Mettre à disposition une offre de formation mutualisée ciblée sur les compétences clés 2025 pour les artisans, les salariés et nouveaux embauchés avec un diplôme généraliste
- Mettre en place une offre d’accompagnement des artisans et dirigeants de TPE-PE en matière de conduite du changement et de GPEC.
La Cour des comptes a publié en mai 2020 un rapport sur la structuration de la filière forêt-bois. En crise structurelle depuis au moins deux décennies, la filière est entretenue par un sous-investissement chronique et une compétitivité insuffisante. Huit recommandations ont été formulées autour de deux grands axes d'action : la préservation de la ressource forestière et le soutien aux industries de transformation du bois, et la promotion d'une politique de filière au plus près des territoires.
Si le tiers des surfaces de forêt est difficile à exploiter en raison du relief, une gestion dynamique des forêts se heurte à de nombreux autres freins : un tiers seulement de la forêt privée applique des engagements de gestion durable. Les pratiques de vente du bois ne permettent pas aux industriels de sécuriser suffisamment leurs approvisionnements. Les métiers de l’exploitation forestière et de la première transformation du bois manquent d’attractivité.