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Cuir-Luxe-Textile-Métiers d'art

La Région Nouvelle-Aquitaine a adopté son Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII). Il formalise la politique de la Région en matière d'aide aux entreprises et sa vision pour le développement économique du territoire. La Région se donne comme ambition d'organiser et de promouvoir des filières prioritaires.

La filière Cuir-Luxe-Textile-Métiers d'art fait partie de ces filières prioritaires.

La région compte parmi ces marqueurs d'identité des savoir-faire artisanaux traditionnels reconnus comme la Tapisserie d'Aubusson, les Charentaises, le Linge Basque, les gants de Saint-Junien, ...

Présentation de la filière

La Région Nouvelle-Aquitaine lance une feuille de route 2020-2022 pour la filière cuir, luxe, textile et métiers d’art avec pour objectif de conquérir de nouveaux marchés.

Une stratégie et un plan d’actions en 4 axes et 17 priorités sont proposés :

  • développer les projets d’entreprises
  • favoriser la création et le maintien des emplois sur tous les territoires en anticipant l’évolution des compétences par l’adaptation de l’offre de formation professionnelle ou en facilitant la reprise et la cession d’entreprise
  • reconnaître et rendre attractifs les savoir-faire d’excellence (voir l'AMI Innovation Design et Savoir-faire d'excellence)
  • favoriser le rayonnement et l’accès au marché des entreprises : accompagner des projets favorisant l’utilisation des matières premières conçues, cultivées ou recyclées en Nouvelle-Aquitaine.

Les entreprises de la filière représentent près de 10 000 emplois directs en Nouvelle-Aquitaine. Ces métiers qui exigent des compétences spécifiques et un maintien des savoir-faire traditionnels projettent une exigence de qualité, de rayonnement et d'innovation et font face à un besoin de recrutement en hausse.

A la difficulté de recruter, s'ajoute plusieurs problématiques qui peuvent menacer les compétences :

  • une inadéquation entre l'offre de formation et les besoins relatifs aux métiers
  • des savoirs fondamentaux pas toujours acquis
  • une pyramide des âges dans certains secteurs très élevée qui pose la question du maintien et de la transmission des savoir-faire d'excellence.

Textile, Mode, Ameublement

La Nouvelle-Aquitaine est composée de 880 entreprises dont 620 artisans pour le textile et 1 930 pour l'habillement.

Plusieurs documents stratégiques régissent la branche du textile et de la mode notamment le contrat stratégique de filière mode et luxe 2019-2022, et l'EDEC 2016-2019 national pour la transition numérique de la filière, accord cadre national qui propose aux TPE-PME plusieurs actions d’accompagnement : un état des lieux de la maturité numérique de l’entreprise, une création de plateforme digitale RH, un développement d’outils numériques pour la gestion des compétences et de la formation.

La filière mode et luxe est une spécialité française, notre pays se situant en effet au premier rang mondial dans le secteur du luxe. L’industrie de la mode et du luxe doit cependant faire face à quelques faiblesses et, de façon à la consolider, un comité stratégique national a été institué. Regroupant des professionnels du secteur, les pouvoirs publics et les organisations syndicales, il compte six groupes de travail. Ses objectifs sont de préserver et valoriser les savoir-faire, créer de l’emploi et contribuer au renouveau de l’industrie. Pour y parvenir, la formation et la valorisation de métiers devront faire l’objet d’une attention particulière.

Cuir-chaussures

En Nouvelle-Aquitaine, on dénombre 554 entreprises dont 361 dans les activités de tannerie-mégisserie, maroquinerie, chaussure. 3 900 salariés composent cette filière.
L'ouverture d'une Cité du Cuir est prévue en 2020 à Saint Junien (87). Elle s'appuiera sur le patrimoine industriel de la ganterie et la mégisserie. Espace touristique et patrimonial, elle comprendra espace muséographique, scénographie, lieu d'exposition et ateliers.

Métiers d'art et patrimoine vivant

En Nouvelle-Aquitaine, en 2018, on compte 2 700 artisants d'art et 210 maîtres artisan Métiers d'Art. 28 % des dirigeants non-salariés sont âgés de plus de 55 ans.

Principaux enjeux et objectifs stratégiques SRDEII 2022-2028

  • Accélérer la transformation numérique des entreprises de la filière et moderniser les outils de production
  • Soutenir les entreprises dans leurs démarches d’innovation par le Design
  • Soutenir les entreprises à s’inscrire dans l’éco-responsabilité
  • Anticiper l’évolution des compétences
  • Maintenir et assurer la transmission des savoir-faire et des compétences
  • Renforcer l’attractivité des métiers de la filière
  • Adapter l’offre de formation professionnelle aux besoins du secteur et favoriser son lien avec les entreprises
  • Faciliter la reprise et la cession d’entreprise aux savoir-faire d’excellence
  • Poursuivre la construction d’une image d’excellence
  • Améliorer la lisibilité de l’offre régionale d’accompagnement
  • Structurer l’offre de tourisme de savoir-faire
  • Accompagner les entreprises dans les démarches de labellisations, de reconnaissances et de certifications
  • Développer de nouveaux marchés via des salons régionaux et nationaux …

Source : SRDEII 2022-2028

Le projet de développement de la Filière Excellence Cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA)

Une convention partenariale a été conclue pour une durée de 4 ans entre la Région Nouvelle-Aquitaine, les Départements de Dordogne-Corrèze-Haute-Vienne-Creuse, les représentants de la filière amont et aval à savoir CIVO et Réso’Cuir afin de promouvoir le projet de développement de la Filière Excellence Cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA).

Il a pour finalité la relocalisation de la filière en Nouvelle-Aquitaine parmi 4 leviers notamment en :

  • permettant une juste rémunération des éleveurs de veaux sous la mère en fonction de la qualité des peaux grâce à une meilleure répartition de la valeur ajoutée générée par la Filière
  • fournissant une peau locale et tracée provenant d’élevages d’excellence pour répondre à la demande de l’industrie du luxe.

Il répond à des enjeux territoriaux en permettant une valorisation des territoires vulnérables. Le projet permet en autre :

  • aux premiers acteurs du territoire, les éleveurs, de vivre de leur production et de se développer,
  • à la filière viande de valoriser les produits régionaux, de maintenir et créer de l’emploi,
  • le développement de la filière cuir dans la région, en générant un climat de création, d’émulation propice à l’implantation de manufactures porteuses d’emplois en zone rurale.

Ainsi s’engagerait dans la mise en œuvre du projet et son cofinancement, 9 sites d’abattage, 9 associations ou coopératives d’éleveurs, 3 à 5 tanneurs et 1 520 éleveurs potentiels sur la zone Périgord Limousin.

Evolution des métiers

Miser sur les métiers de la filière et les produits de l'excellence est une facteur distinctif dans les politiques d'attractivité car ces savoir-faire sont souvent le reflet de l'identité culturelle des territoires.

Des outils pour découvrir les métiers du textile

Découvrir les métiers du secteur textile/cuir et du secteur mode/luxe.

Le conseil national du cuir propose un guide des métiers du cuir.

La formation

La formation initiale

Le niveau de qualification demandée tend à s’élever vers le Bac Pro ou BTS. La transition numérique et la volonté d’associer la filière plus étroitement au domaine du luxe ont contribué à élever ces standards.

En formation initiale, la région dispose de quelques cursus :
• CAP et Bac Pro maroquinerie (parcours de formation recréé avec Hermès) - Etablissement Jean Rostand, Angoulême
• CAP maroquinerie  - Lycée des Métiers de l’Industrie et de l’Artisanat et CFA Le Vigean, Eysines
• Titres pros de sellier  - Centre de rééducation professionnelle, Salagnac
• Bac pro métiers de la mode et BTS - Lycée professionnel Mas Jambost, Limoges
• Bac pro métiers de la mode - Lycée professionnel Danton, Brive-La-Gaillarde.

Le Campus des Métiers et des Qualifications (CMQ) Cuir, Textile, Mode & Luxe constitue un écosystème autour du lycée professionnel Porte d’Aquitaine à Thiviers (24) visant à valoriser et maintenir les savoir-faire, compétences spécifiques et l’innovation dans ces filières. Il contribue également à une plus grande lisibilité de l’offre de formation, dont des parcours de réussite proposés sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine.

La formation continue

Dans la région, de nombreux parcours sont accessibles en formation continue. Il y existe des formations qualifiantes :
• CAP (maroquinerie, métiers de la mode, tapisserie d’ameublement, art du tapis),
• Titre professionnel (sellerie),
• Bac pro artisanat option tapisserie d’ameublement.
• CAP Emailleur d'art sur métaux (unique en France) à Limoges

D’autres parcours, non qualifiants, permettent d’acquérir des savoir-faire pratiques :
• Professionnalisation Opérateur/trice de fabrication en maroquinerie industrielle (Saint-Junien),
• Préparation Opérationnelle à l’emploi collective - Opérateur/rice en fabrication de chaussure luxe (Limoges),
• Cordonnerie Multi-Services (Salagnac),
• Travail du cuir, maroquinerie - des bases à la préparation au CAP (Lavausseau).

Dans les entreprises, le recours à la formation interne est assez fort, avec les appuis et la sensibilisation de l'Opco 2i, l’OPCA principal de la filière textile. Consulter la liste des OPCO de la filière.

En savoir plus sur l'offre de formation, consulter Rafael

Etude de l’écosystème de la formation aux métiers Cuir-Luxe-Textile et Métiers d’Art en Nouvelle-Aquitaine

L'Institut National des Métiers d'Art a travaillé conjointement avec la Région Nouvelle-Aquitaine, pour développer la filière Cuir-Luxe-Textile et Métiers d’Art.

Ainsi, afin de répondre aux enjeux de formation et de transmission pour les métiers d’art et du patrimoine vivant, l'INMA a mobilisé son expertise pour aider la Région à :

  • Rapprocher l’offre de formation initiale et continue et les besoins des entreprises des Métiers d’Art et du Patrimoine Vivant,
  • Veiller à la préservation et au développement des savoir-faire rares,
  • Assurer une meilleure coordination avec les initiatives extrarégionales en la matière,
  • Impulser une dynamique collective chez les acteurs et interlocuteurs concernés par la formation aux métiers de la filière Cuir-Luxe-Textile et Métiers d’art (CLTMA).

On trouve 713 diplômes de formation initiale aux métiers cuir, luxe, textile et métiers d’art en Région Nouvelle-Aquitaine, dont 21% (153) sont spécifiques aux métiers d’art. La Nouvelle-Aquitaine est une des régions françaises regroupant le plus de formations initiales dans cette filière.

Plus de 11 000 élèves ont suivi un des 713 cursus en 2019, représentant environ 4% des flux annuels régionaux.

En revanche, les 4 500 apprentis de la filière représentent plus de 11% du nombre total d’apprentis de la région en 2019, essentiellement drainé par l’Artisanat & production.

Les apprentis au sein des cursus spécifiques aux métiers d’art ne représentent que 0,05% du total des apprentis dans la région, soit trop peu d’effectifs pour des métiers dont la pratique en atelier est une composante essentielle de l’apprentissage.

Lire l'étude 

Les formations aux métiers d'art en Nouvelle-Aquitaine

Dans le cadre de la feuille de route « Filière Cuir, Luxe, Textile et Métiers d’Art » portée par la Région, Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine a produit « CMaFormation#art ».

Ce moteur de recherche sur les formations dédiées aux métiers d’art a été construit en collaboration avec l’Institut National des Métiers d’Art, la Chambre de Métiers et de l'Artisanat Nouvelle-Aquitaine et le Campus des Métiers et Qualification Cuir, textiles, Mode et luxe.

Nouvelle stratégie nationale en faveur des métiers d’art

Céramistes, tailleurs de pierre, diamantaires, charpentiers ou ébénistes … les métiers d’art sont des métiers d’excellence et de savoir-faire. À l’heure où l’intelligence artificielle progresse, il est nécessaire de préserver ces savoir-faire précieux et de les promouvoir. Pour ce faire, une stratégie nationale sur trois ans a été lancée en faveur du secteur de l’artisanat d’art.

L’objectif est de renforcer le soutien des pouvoirs publics du secteur à travers des mesures concrètes pour répondre aux attentes exprimées par ses acteurs autour d'un plan en cinq grands axes : jeunesse, formation, territoires, innovation et international

Ce plan s’appuie sur les manufactures nationales ainsi que plusieurs organismes associés pour sa mise en œuvre : l’Institut National des Métiers d’Art, les Chambres des métiers et de l’artisanat, Bpifrance, Business France, la Fondation du Patrimoine, l'Association Nationale des Entreprises du Patrimoines Vivant (ANEPV), l’Institut Français ou encore la Banque des Territoires.

Il doit donner aux métiers d’art les moyens et les capacités de se structurer véritablement. L’objectif est de conclure, d’ici 2025, en lien avec les acteurs privés, un contrat stratégique de filière qui permettra de déployer en faveur des métiers d’art une grande politique économique et culturelle cohérente et durable.

Il comprend cinq axes :

  • Valoriser les métiers d’art auprès de la jeunesse : on notera le projet "1 000 stages de 3e dans les métiers d’art" pour valoriser les métiers d’art auprès des jeunes, faire connaître leur potentiel de débouchés professionnels et susciter des vocations. 1 000 stages de 3e dans les métiers d’art seront ouverts dans tous les territoires dès la fin de l’année 2023 ;
  • Former pour transmettre l’excellence et les métiers d’art avec pour objectif d'accroitre l’offre de formation continue pour les professionnels ou créer un centre de formation des apprentis (CFA) dans les manufactures nationales ;
  • Placer les métiers d’art au cœur des territoires dont la création de pôles territoriaux métiers d’art ;
  • Soutenir la recherche, l’innovation et la création,
  • Développer les métiers d’art à l’international.

Lire le plan