L'apprentissage depuis 2018

Formation tout au long de la vie

L'apprentissage depuis 2018

Selon un dernier rapport de l'Institut Montaigne, d’un point de vue quantitatif, la réforme de 2018 a réussi au-delà des espérances dans l’enseignement supérieur. L’engagement des universités dans l’apprentissage de leur relation à l’entreprise s’en est trouvé enrichi.

Cependant, elle n’a pas eu les effets escomptés sur plusieurs points :

  • l’évolution des effectifs de jeunes préparant un CAP ou un Bac pro par la voie scolaire n’a pas connu d’infléchissement notable post réforme : on constate une absence de bascule des élèves du lycée professionnel vers l’apprentissage, malgré un taux d’insertion dans l’emploi bien supérieur par la voie de l’apprentissage ;
  • une faible implication des branches professionnelles dans le dispositif, alors même que la réforme leur redonnait une responsabilité essentielle en la matière : elles devaient être davantage sollicitées dans la définition d’une véritable stratégie en matière d’apprentissage, faire la promotion des métiers vis-à-vis des jeunes et émettre des avis sur les niveaux des « coûts contrats » ;
  • les taux de rupture des contrats dans les premiers niveaux de qualification restent très élevés ;
  • l’adéquation des diplômes professionnels de l’Éducation nationale à la réalité des besoins du marché du travail reste souvent perfectible.
Le rapport propose ainsi quatre axes de réflexion :

  • l’élargissement du vivier de l’apprentissage,
  • tendre vers une plus grande reponsabilité des branches et des entreprises,
  • engager une réflexion sur le financement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur professionnel,
  • étudier l'opportunité d'une nouvelle réforme du lycée professionnel (voir notre dossier d'actus) et de l'orientation, afin de favoriser l'apprentissage sur les premiers niveaux de qualification : avec la création de 'binômes' avec des professionnels d’entreprises spécialistes des métiers préparés ou encore la revalorisation de la rémunération, du temps de travail (avec intégration dans le temps de travail de formations obligatoires) et de la durée de présence en établissement.
Pour améliorer l’orientation, remédier au déficit de connaissance des métiers et lutter contre les fausses représentations que s’en font les jeunes scolaires (fin de collège et classe de seconde tout particulièrement), plusieurs propositions sont faites, qui consistent souvent à généraliser des bonnes pratiques : 

  • améliorer les outils existants pour que les jeunes et leurs parents fassent les choix d’orientation en connaissance de cause, donner aux départements et régions la possibilité d’imposer aux établissements (collèges, lycées d’enseignement général, techniques et professionnels) la tenue de forums et de présentations des métiers dans les collèges et les lycées avec la participation des entreprises locales ;
  • favoriser l’implication des branches professionnelles dans la présentation des métiers et la promotion des métiers auprès des jeunes scolaires (via des « ambassadeurs des métiers ») et dans les médias ;
  • favoriser les échanges de données (après consentement exprimé par les jeunes concernés) entre les lycées et les CFA pour que ceux-ci puissent directement contacter les jeunes de manière ciblée, afin de promouvoir leur formation et leur faire rencontrer des professionnels capables de leur faire découvrir les métiers auxquels ces formations préparent.
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