Le Céreq s’interroge sur l’accès à la formation des salariés en entreprise

Orientation et parcours

Le Céreq s’interroge sur l’accès à la formation des salariés en entreprise

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Le Céreq analyse, dans une nouvelle publication de mars 2019, le parcours de salariés en entreprise entre 2014 et 2017 et particulièrement leur accès à la formation.

Loin d’être synonymes d’amélioration, les évolutions de la situation professionnelle des salariés ne répondent pas nécessairement à leurs aspirations et dépendent du contexte et des pratiques des entreprises.

Des disparités d’accès à la formation existent qui sont corrélées à des typologies de parcours bien précises.
Le Céreq en détermine cinq : des parcours ascendants (promotion fonctionnelle et promotion non formalisée), un descendant (parcours établi) et d’autres caractérisés par une absence de changement (parcours bloqué et parcours heurté).

Les parcours ascendants sont marqués par des hausses cumulées de salaire, de responsabilité, d’autonomie ou encore d’intérêt du travail. Deux types de parcours se distinguent. Le premier, qualifié de promotion fonctionnelle, regroupe des salariés cadres qui ont connu un changement soit de fonction, soit de poste ou d’établissement et qui ont un niveau de qualification élevé. Ils accèdent facilement à la formation.

Le second type de parcours ascendant renvoie à une promotion non formalisée qui concerne des salariés ayant déclaré des évolutions positives mais sans avoir changé de fonction, de poste ni d’établissement. Moins diplômée, leur promotion intervient dans une logique de valorisation ou de fidélisation des salariés. Ils accèdent également largement à la formation.

Pour ces deux catégories, les entreprises sélectionnent et forment les salariés qu’elles souhaitent promouvoir.

Le troisième type de parcours renvoie à des carrières établies, pour lesquelles on note une absence de changements et peu d’évolutions. Les salariés sont très satisfaits de leur emploi et souhaitent moins se former : ils ne cherchent pas à faire évoluer leur travail ou prendre davantage de responsabilité. Ils sont très attachés à leur métier. Ils sont 59 % à accéder à la formation.

Un quatrième type de parcours professionnel, qualifié de bloqué, regroupe des salariés pour qui le statu quo va de pair avec une faible satisfaction dans l’emploi. 80 % ont déclaré un travail pénible ou répétitif et le jugent insuffisament rémunéré. Moins de la moitié de ces salariés a accédé à une formation. Le Céreq se pose la question de l’accès à la formation qualifiante pour ces personnes bloquées dans leurs parcours professionnels.

Un dernier type de parcours renvoie à des parcours heurtés qui fragilisent les salariés (baisses d’autonomie, d’intérêt ou une dégradation des conditions de travail, baisses de responsabilité et de salaire...). Ces salariés suivent des formations d’adaptation au poste : seuls 25 % d’entre eux ont accédé à une formation correspondant à leur souhait de progression.

En conclusion, le Céreq indique que les aspirations à se former et à évoluer des salariés fragilisés dans leur entreprise sont toujours les moins prises en compte. Ces derniers constituent un public à privilégier pour un conseil en évolution professionnelle (CEP), afin de leur permettre d’élaborer un projet de réorientation. Mais, selon le Céreq, la plupart déclarent ne pas connaître le dispositif.

Consulter l’étude du Céreq