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FAQ : fiche Plan de développement des compétences des employeurs privés

Q/R fiches techniques juridiques

Retrouvez les questions/réponses liées à la fiche technique juridique «Plan de développement des compétences des employeurs privés» classées par thèmes

Activités et projets éligibles

​Quelles sont les obligations pour les OF indépendants afin que leurs formations soient finançables ?

Les formateurs indépendants sont soumis aux obligations générales des OF (déclaration d’activité, Bilan pédagogique et financier, plan comptable, info stagiaire et Qualiopi en cas de financement public ou mutualisé).
Source : Cap Métiers/OPCO - 5 mars 2019

​Une formation « non certifiante » peut-elle être financée par les OPCO ?

Dans le cadre du plan de développement des compétences, l’employeur peut inscrire tout type de formation. Mais seules les TPE-PME de moins de 50 salariés peuvent obtenir la prise en charge de leur OPCO, sous réserve de ses priorités et conditions de financement.

Les autres entreprises peuvent éventuellement en bénéficier si elles versent une contribution volontaire ou conventionnelle (sous réserve de l’usage fixée pour cette contribution).
Source : Cap Métiers/OPCO - 5 mars 2019

Statut et droits

Un employeur peut-il refuser une formation au motif du coût et de l'âge du salarié ?

Un employeur ne peut refuser l’accès à une formation au motif de l’âge du salarié, au regard du coût de la formation proposée. Tel est le sens de l’arrêt de la cour de cassation du 18 févier 2014, sur la base de l'article L. 1132-1 du code du travail qui interdit qu'une personne fasse l'objet d'une mesure de discrimination, directe ou indirecte, notamment en matière de formation, de qualification ou de promotion professionnelle, en raison de son âge.
 
En effet tout salarié, quel que soit son âge et à tout moment de sa carrière peut décider de quitter son entreprise, y compris après avoir suivi une formation et  l'argument de la rentabilité du coût de la formation n’est ainsi pas légitime pour un salarié en fin de carrière. Pour se protéger, une clause de dédit formation peut cependant être négociée avec le bénéficiaire dans le cadre prévu par la réglementation.

Obligation de formation du salarié : dans quelle mesure l'employeur est responsable ?

​Le code du travail prévoit que l'employeur doit "assurer l'adaptation des salariés à leur poste de travail et veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l'évolution des emplois, des technologies et des organisations", sans quantifier, ni préciser la périodicité des formations que l'employeur doit proposer aux salariés.

Plusieurs arrêts de la cour de cassation indiquent que l'employeur doit être considéré comme n'ayant pas satisfait à son obligation d'adaptation et de formation dès lors que, sur la durée de la période d'exécution du contrat de travail, il n'a pas organisé de formation(s) ou si le salarié remet en cause la mise en œuvre des actions suivies.
Par exemple la cour estime que le fait qu'un salarié présent dans l'entreprise depuis 16 ans n'ait bénéficié au cours de cette période que d'un stage de formation continue d'un jour est insuffisant au regard de l'obligation de formation. Même position pour un salarié titulaire d'un BTS n'ayant suivi en 8 ans que 2 actions, l'une sur la sécurité incendie, l'autre sur l'hygiène et la qualité.

De même dans un autre cas où le salarié a bénéficié d'une promotion passant du statut d'ouvrier conducteur à celui d'agent de maîtrise, sans bénéficier de formation pendant toute la durée de son emploi.
 
En revanche sur une période d'un an et 8 mois, l'absence de formation n'a pas été jugée comme sanctionable.
Arrêt n°13-16.848 du 18 juin 2014, arrêts n° 14-10410 et n° 14-15647 des 23 et 24 septembre 2015, arrêt n°15-13.594 du 5 octobre 2016

Le remboursement d'une formation peut-il être demandé à un salarié démissionnaire ?

​Un arrêt de la cour de cassation du 23/10/13 aborde la question du dédommagement d'une entreprise dans le cadre d'une clause de dédit formation.
"Selon L. 6321-2 du code du travail, toute action de formation suivie par un salarié pour assurer son adaptation au poste de travail constitue un temps de travail effectif et donne lieu pendant sa réalisation au maintien par l'entreprise de la rémunération. Il en résulte que la clause de dédit-formation qui prévoit qu'en cas de départ prématuré, le salarié devra rembourser les rémunérations qu'il a perçues durant sa formation, est nulle."
La rémunération maintenue au salarié durant sa formation ne fait pas partie des frais dont l’employeur peut exiger le remboursement dans le cadre de la clause. Le montant du dédit doit donc se limiter au coût pédagogique de la formation.

Rappelons par ailleurs que la jurisprudence précise que le montant de l'indemnité de dédit formation doit être proportionné aux frais de formation engagés par l'employeur, et que la clause ne doit pas avoir pour conséquence de priver le salarié de la faculté de démissionner : un montant proportionné et une durée « raisonnable » de fidélité à l'entreprise peut être visée par la clause, au regard du montant des frais engagés par l'employeur.

Qu'est-ce qu'une clause de dédit-formation ?

Une clause de dédit formation intégrée au contrat de travail ou dans un avenant à celui-ci, permet à un employeur d'exiger d'un salarié démissionnaire ayant bénéficié d'une formation entièrement financée par l'entreprise, de verser une somme forfaitaire ou de rembourser les frais de formation engagés. Il s'agit de dissuader le salarié de quitter l'entreprise prématurément et d'éviter ainsi la perte de l'investissement formation réalisé par l'employeur.

La possibilité de prévoir cette clause de dédit-formation est encadrée par la loi et ses modalités de mise en oeuvre peuvent être précisées par accord de branche.

La loi interdit toute clause de dédit formation pour les salariés en contrat de professionnalisation.
Elle n’est pas applicable en cas de rupture du contrat à l’initiative de l’employeur, y compris en cas de licenciement pour faute grave (Arrêt n°11-10.571 du 10 mai 2012).
La clause doit être conclue avant le début de la formation et préciser la date, la nature, la durée de la formation, son coût réel pour l'employeur, ainsi que les modalités de remboursement par salarié. La durée de l'engagement du salarié doit être proportionnelle à la nature de la formation et le montant du remboursement proportionnel aux frais de formation engagés (il ne peut excéder les sommes engagées par l'employeur : coûts pédagogiques et frais annexes, hors rémunération). La rémunération perçue en formation est exclue du remboursement possible. Toute clause contraire est nulle.

A noter que la mention "libre de tout engagement" portée sur un certificat de travail n'exonère pas le salarié d'un remboursement prévue par une clause de dédit formation.

Par ailleurs, l'ensemble des dépenses de formation continue effectuées par l'employeur doit être au moins égal à l'obligation légale (ou conventionnelle). Enfin, les sommes remboursées à l'employeur doivent être réaffectées au plan de formation.
Source :art. R 2241-9 et L6325-15 du code du travail, jurisprudences.
. Une clause qui prévoit le remboursement des rémunérations perçues durant la formation, est nulle.

Procédures

​Y a-t-il une obligation de convention si l’employeur finance seul (sans l'Opco) une action de formation ?

Oui, il y a obligation d’établir une convention de formation. Mais le code du travail n'impose certaines clauses que pour les actions financées en tout ou partie par les pouvoirs publics ou par un OPCO, avec la possibilité de recourir à un bon de commande ou à un devis approuvé comportant les mêmes mentions qu’une convention de formation.
 
Aussi les employeurs qui achètent des actions de développement des compétences (formation, bilan, VAE) sur leurs seules ressources sont libres de formaliser avec le prestataire leur achat selon les formes qui les agrées, dans le respect bien sûr des règles comptables générales et afférentes à l’achat de prestations de services. 

Les organismes dispensateurs restent soumis aux obligations spécifiques des organismes de formation prévues par le code du travail (déclaration d’activité, bilan pédagogique et financier, plan comptable, information des stagiaires...).

Attention, pour justifier de leur obligation de formation (notamment dans le cadre de l’entretien professionnel), les employeurs ont besoin d'avoir une trace écrite des actions suivies par les salariés. Ils peuvent ainsi les demander aux prestataires.
Source : Cap Métiers/DGEFP Novembre 2019

Qu’en est-il- de la preuve de la réalisation de l’action ?

« La réalisation de l’action de formation composant le parcours doit être justifiée par le dispensateur par tout élément probant » (art R6313-3 du code du travail). Les Opco s’assurent de l’exécution des formations dans le cadre d’un contrôle de service réalisé sur une liste de pièces justificatives. 

L’OF devra se poser la question de l’utilité de la feuille d’émargement pour l’utilisateur cible. Elle n’est plus formellement obligatoire, mais peut constituer une pièce justificative demandée par l’OPCO. Les stagiaires ont aussi besoin de preuves tant pour justifier de leur participation assidue aux actions que pour attester, le cas échéant de l’acquisition des compétences visées (par ex pour la VAE). 

L’entreprise peut demander plus de preuves que le financeur pour justifier de son obligation de formation. 

Enfin, le service de contrôle de la DDETSPP est par ailleurs susceptible d’effectuer un contrôle administratif et financier des dépenses et activités des actions de développement des compétences en cas de financement public ou paritaire (OPCO).
Employeurs et prestataires peuvent dans ce cadre devoir présenter documents et pièces justifiant les objectifs et la réalisation des actions et des moyens mis en œuvre ainsi que la nature, la réalité et le bien fondé des dépenses exposées (art L6361-1 à L6362-12).

Source : Cap Métiers/OPCO - 5 mars 2019

​Les attestations de formation sont-elles toujours délivrées ?

L’attestation de fin de formation remise au stagiaire n’est plus obligatoire.

Cependant, elle peut permettre de justifier de la réalisation d’une action de formation notamment pour les formations non certifiantes (Art L 6313-7).

Cette attestation fait foi. Elle peut aussi être utile au bénéficiaire de la formation dans différentes situations (VAE ou autre).
Source : Cap Métiers/OPCO - 5 mars 2019

AFEST

Quel est le cadre de responsabilité/champ d’intervention des différents acteurs de l’AFEST ?

​Du point de vue du système d’acteurs, le cadre légal impose l’intervention d’un « formateur référent » qui peut être salarié d’un organisme de formation déclaré ou salarié de l’entreprise qui porte la formation en situation de travail.

Le ou les formateurs AFEST doivent être choisis préférentiellement parmi les salariés de l’entreprise en raison de leur maitrise des compétences visées.
Le recours à un « tiers facilitateur » (organisme de formation, consultant..) est utile pour appuyer le formateur, et plus largement l’entreprise, dans l’identification des situations apprenantes, la construction des parcours d’apprentissage, l’élaboration des supports pédagogiques, la structuration et l’animation des séquences réflexives de consolidation des apprentissages réalisés.

Les OPCO sont investis d’un rôle spécifique en matière de promotion de l’AFEST, en particulier dans le cadre du développement de leur offre de service à l’égard des TPE-PME.
L’adhésion et l’engagement actif du dirigeant et des encadrants de proximité sont des conditions de réussite, et avant cela de faisabilité. Leur intention de former doit être explicite. Leur attitude à l’égard de la démarche surdétermine l’efficacité de la formation.
Au-delà du formateur AFEST, les collègues de travail -ceux de l’équipe du formé ou d’autres- peuvent être mis à contribution dans la conduite du processus pédagogique.

Les représentants du personnel ont également un rôle à jouer, notamment pour promouvoir les AFEST et en sécuriser les conditions de développement au sein de l’entreprise. Ils pourront en particulier être attentifs à s’assurer que l’AFEST ne recouvre pas des situations de production déguisées. Ils pourront aussi s’intéresser notamment aux enjeux de reconnaissance des compétences acquises.
Le salarié formé doit être parfaitement conscient qu’il se trouve en situation de formation. Il doit être informé des finalités poursuivies en termes de montée en compétences. Il peut également contribuer à la définition de ses objectifs et du parcours d’apprentissage.
En effet, la mise en œuvre d’une AFEST suppose d’allouer des ressources et de faciliter la disponibilité des formateurs internes, d’une part, d’opérer des aménagements des systèmes socio-productifs, d’intensité variable selon les contextes de production, pour en exploiter les vertus apprenantes, d’autre part.
Source : FAQ France compétences – sept 2019

​Quelle est la durée d’une AFEST ?

Il n’y a pas de durée moyenne. Ça dépend de la situation, du chemin nécessaire vers les compétences visées.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

AFEST : ​Qui peut être l'accompagnateur dans l’entreprise ?

C’est souvent quelqu’un du métier, éventuellement un ancien, dans tous les cas un « sachant » qui sera reconnu par ses pairs et doit avoir envie d’assurer cette fonction. Il est préférable que ce ne soit pas un hiérarchique du salarié apprenant afin que ce dernier ose dire, essayer et se tromper (l’entreprise doit en convenir).
Dans la dynamique collective, toute l’équipe peut participer à l’accompagnement du salarié apprenant.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

AFEST : ​Comment mobiliser un accompagnateur dans une TPE ?

Si le chef d’entreprise n’est pas disponible, il est toujours possible de recourir à un tiers externe pour tenir ce rôle (OF, formateur indépendant…) qui va alors co-construire la situation avec l’entreprise.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

​Est-ce qu’un consultant sans expertise du métier de l’entreprise peut mettre en œuvre l’AFEST ?

Il pourra intervenir sur l’analyse du travail en s’appuyant sur les « sachants » de l’entreprise, apporter l’ingénierie pédagogique, être facilitateur/accompagnateur des apprenants.

Un organisme « architecte » apporte la méthodologie de l’AFEST, il pourra former un accompagnateur interne et aider l’entreprise à devenir apprenante.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

​Faut-il une certification AFEST pour les formateurs ?

Formateurs et accompagnateurs peuvent être certifiés, mais il n’y a pas d’obligation. Voir les conditions fixées par les OPCO, certains le demandent.

Les acteurs ont intérêt à se professionnaliser, à rendre le système « vertueux » pour garantir sa pérennité. Il est important de formaliser et d’outiller le dispositif, de tracer la méthodologie, les différentes phases, éviter les écarts en qualité.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

​Quelles méthodes d’analyse du travail ?

Il en existe plusieurs : immersion/observation, groupe d’experts, écouter/reformuler…
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

​Quel est le cadre de financement des AFEST ?

L’AFEST est une action de formation qui entre de plein droit dans le champ d’application des dispositions relatives à la formation professionnelle.

Ses sources de financement peuvent être variées (plan de développement des compétences ; financement au titre du PIC…), et doivent s’appliquer dans le respect des règles définies pour chacun de ces cadres de financement spécifiques.
Ses conditions de prise en charge par les financeurs peuvent être différenciées.
Source : FAQ France compétences – sept 2019 et décret n°2018-1330 du 28 décembre 2018

AFEST : ​Comment organiser les phases réflexives ?

Elles peuvent s’organiser avec le référent, le formateur et éventuellement le manager. Avec le temps le salarié peut même être seul. Il est préférable qu’elles soient planifiées.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

AFEST : ​La notion de groupe de stagiaires a-t-elle un sens ?

Il n’est pas exclu de regrouper plusieurs salariés dans une entreprise, mais le parcours d’apprentissage doit être adapté à chaque individu.
Source : Réunion Cap Métiers/OPCO du 15/10/19

​Comment est encadré la question du « droit à l’erreur » pour les AFEST ?

Le droit à l’erreur n’est pas mentionné dans les textes juridiques sur l’AFEST. Mais, compte tenu de sa finalité formative et non productive, l’AFEST implique le droit à essayer, tâtonner et se tromper, consubstantiel du processus d’apprentissage.

L’AFEST a lieu au sein de l’entreprise, en situation de production réelle sur laquelle des ajustements organisationnels seront mis en œuvre pour « rendre praticable et effectif » ce droit à l’erreur : abaissement du rythme et des objectifs de production, accompagnement resserré selon le danger,  sensibilisation pédagogique des accompagnateurs internes à adopter une posture adaptée, respect de  la finalité formative de la séquence réflexive
Source : FAQ France compétences – sept 2019

Entretien professionnel

Quelles sont les modalités de l'entretien professionnel des agents publics hospitaliers?

Un entretien professionnel annuel est mis en place pour les agents titulaires de la fonction publique hospitalière pour analyser le bilan des actions menées pendant l'année écoulée et fixer les objectifs prioritaires pour l'année à venir.

Il donne lieu à un compte rendu, ne se substitue pas à l'entretien de formation et sert ensuite de support à l'entretien professionnel annuel.

Arrêté du 23 novembre 2020

Quelles sont les modalités de l'entretien professionnel des agents du ministère de la justice?

Les fonctionnaires du ministère de la justice appartenant aux corps des attachés, des conseillers techniques de service social, des assistants de service social, des secrétaires administratifs, des adjoints administratifs, des adjoints techniques, à l'exception des adjoints techniques de l'administration pénitentiaire, doivent bénéficier chaque année d'un entretien professionnel conduit par leur supérieur hiérarchique direct.

Le compte-rendu fait entre autres mention de différents thèmes et des observations de l'agent sur la conduite de l'entretien, sur ses perspectives de carrière et de mobilité et sur ses besoins en formation. Toute autre information de nature à fournir des précisions sur l'exercice des fonctions durant l'année sur laquelle porte l'entretien professionnel peut éventuellement être apportée.

Arrêté du 24 décembre 2020

Quelles sont les salariés concernés par l'entretien professionnels?

Tous les salariés quelle que soit le type de contrat :

  • CDI, CDD, contrat de travail temporaire, contrat aidé …,
  • à temps plein ou temps partiel,
  • dans toutes les entreprises et tous les secteurs d’activité.

Source : https://www.service-public.fr

L'entretien professionnel peut-il être organisé en dehors du temps de travail?

Non, l'entretien professionnel doit être réalisé pendant le temps de travail avec maintien de la rémunération.

Source : https://www.service-public.fr/

 

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