La Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, lancée en septembre 2018, était axée autour de 5 engagements :
- L’égalité des chances dès les premiers pas pour rompre la reproduction de la pauvreté ;
- Garantir au quotidien les droits fondamentaux des enfants ;
- Un parcours de formation garanti pour tous les jeunes ;
- Vers des droits sociaux plus accessibles, plus équitables et plus incitatifs à l’activité ;
- Investir pour l’accompagnement de tous vers l’emploi...
Les principales mesures de ses volets "éducation, formation, insertion et emploi" :
- Un plan de formation et un nouveau référentiel pour 600 000 professionnels de la petite enfance afin de favoriser le développement de l’enfant et l’apprentissage du langage avant l’entrée à l’école maternelle
- Le renforcement des moyens éducatifs dans les territoires fragiles avec notamment l’instruction obligatoire à 3 ans, le dédoublement des classes de CP/CE1 en REP et REP +, des propositions de 30 000 stages de qualité aux élèves de 3ème des quartiers.
- Une obligation de formation jusqu’à 18 ans qui s'appuie sur un accompagnement de tout jeune mineur en situation de décrochage durable (voir Dossier et Fiche technique). L'Etat et la Région ont signé en décembre 2020 une convention triennale pour déployer cette disposition et plus largement pour assurer le pilotage régional et le financement d’actions de lutte contre la pauvreté et le décrochage scolaire (voir dossier).
- Un accompagnement vers l’emploi des jeunes avec des solutions proposées aux jeunes les plus fragiles.
- La création d’une Garantie d’activité combinant accompagnement social renforcé et insertion dans l’emploi pour les allocataires du RSA. Elle inclura à la fois l’accompagnement global porté par Pôle emploi et les Départements et une offre nouvelle qui sera déployée dans le cadre d’une « Garantie d’activité départementale » confiée à des structures, publiques ou privées, mandatées au travers d’appels à projets ou de marchés publics dédiés portés par les Départements dans le cadre d’un référentiel national.
- La mise en place de solutions adaptées pour les personnes exclues du marché du travail afin de leur redonner une perspective d’emploi : Essaimage d’expérimentations évaluées positivement pour les personnes les plus fragiles, en particulier « Territoires zéro chômeurs de longue durée » ; 100 000 salariés supplémentaires accueillis dans le secteur de l’insertion par l’activité économique.
- La transformation de certaines formations du travail social pour mieux accompagner les parcours de vie et la création de nouveaux diplômes universitaires et de nouveaux métiers.
- Un service public de l’insertion et de l'emploi (SPIE) garanti par l’Etat pour généraliser l’accompagnement vers l’emploi des allocataires.
Plateforme cartographique de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté
Une plateforme cartographique a été lancée en février 2022 pour répondre au besoin de mieux connaitre et évaluer les projets financés dans le cadre de la stratégie pauvreté.
Elle recense tous les projets financés sur des crédits d’initiative libre de la stratégie pauvreté qui ont été déployés par les métropoles, les conseils départementaux et les conseils régionaux ou par les enveloppes régionales ayant débuté en 2019 et 2020 et dont la finalité est prévue à fin 2023.
- Parmi les 1 588 projets présentés, 65 % ont été conduits par les régions, 23 % par les conseils départementaux et 12 % par les métropoles.
- Les principales problématiques sont la petite enfance, la parentalité, l’hébergement/logement, l’alimentation, l’accès aux droits, l’insertion des jeunes, et les parcours d’insertion.
- La durée moyenne des projets est d’environ deux ans.
Bilan de la stratégie pauvreté
Le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées a présenté, le 2 novembre 2022 à l'occasion du conseil des ministres, une communication relative au bilan de la stratégie pauvreté.
La politique de lutte contre la pauvreté conduite depuis cinq ans s’articule autour de deux grandes priorités : la prévention de la pauvreté, à travers une politique résolue de lutte contre les inégalités à la racine, dès la petite enfance, et la sortie de la pauvreté, par l’accompagnement au retour au travail pour tous.
Ce sont plus de 70 000 professionnels de la petite enfance formés ; 700 crèches à vocation d’insertion professionnelle qui ont été déployées ; 200 000 élèves concernés par les petits déjeuners à l’école et plus de 100 000 qui bénéficient des repas à la cantine à moins de 1 euro ; 65 000 jeunes décrocheurs qui ont trouvé une solution adaptée dans le cadre de « l’obligation de formation 16-18 » ; ou encore 40 000 jeunes sortants de l’ASE qui ont bénéficié d’un accompagnement renforcé évitant les « sorties sèches ».
Durant les cinq années à venir, il s’agira de poursuivre les mesures qui ont le mieux fonctionné, et d’amplifier l’action menée dans le cadre d’un nouveau Pacte des solidarités qui permettra de lutter contre la pauvreté et de réduire les dépenses contraintes des ménages.
Avec le Pacte des solidarités, ces mesures d’urgence seront complétées par une action qui se déploiera sur la durée du quinquennat de manière interministérielle et dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec les collectivités territoriales : les départements, mais aussi les métropoles et les communes, notamment celles qui sont le plus frappées par la pauvreté.
Vers un Pacte des solidarités
Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées a lancé en novembre 2022 une concertation sur le Pacte des solidarités appelé à structurer la politique de lutte contre la pauvreté pour les cinq ans à venir.
L’ensemble des ministères concernés ainsi que les collectivités locales et les acteurs impliqués dans ces politiques sont invités à s’exprimer et à s’engager dans cette démarche collective de construction, qui vient prolonger e compléter la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté conduite de 2017 à 2022.
La concertation, qui a débuté le 28 novembre 2022, s'est prolongée jusqu’à la fin de l’année 2022, autour de quatre grandes priorités :
• La prévention de la pauvreté et la lutte contre les inégalités à la racine par une action dès le plus jeune âge ;
• L’amplification de la politique d’accès au travail pour tous ;
• La prévention de la bascule dans la pauvreté et la lutte contre la grande exclusion,
• L’organisation solidaire de la transition écologique.
Des temps de concertation complémentaires seront dédiés à des thématiques transversales : la lutte contre la stigmatisation des personnes en situation de pauvreté, l’adaptation des politiques de lutte contre la pauvreté à certains territoires notamment d’outre-mer ou ruraux, la déclinaison territoriale du Pacte dans de nouveaux contrats de solidarités, ainsi que la simplification des relations avec les associations.