Formation tout au long de la vie

Les dépenses publiques d’apprentissage et de formation professionnelle à la loupe des inspections générales

L’IGAS et l’IGF ont rendu public leur revue des dépenses publiques en matière d’apprentissage et de formation professionnelle, en nette augmentation depuis la loi « Avenir professionnel ».

Par Cap-métiers

Dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques 2023-2027, le gouvernement avait confié à l’Inspection générale des finances (IGF) et à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) une revue de dépenses portant sur les dispositifs de formation professionnelle et d’apprentissage relevant des financements de l’État.

Début septembre 2024, plusieurs rapports conjoints ont été rendu publics, dont celui-ci. Mais également un autre, qui concerne les dispositifs de soutien à l’emploi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi (voir notre actu).

Sur l’apprentissage et la formation professionnelle, les inspections se sont principalement intéressées aux effets de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Celle-ci a réformé de nombreux systèmes et, si elle a facilité l’accès aux dispositifs, elle a eu pour conséquence une augmentation de 51% de la dépense nationale pour la formation professionnelle et l’alternance depuis 2020, dont l’État est le principal financeur.

La mission a tout d’abord constaté une augmentation des prix unitaires, portée principalement par l’État. En effet, le niveau des financements apportés a conduit à une augmentation du recours à ces dispositifs et, faute de mécanisme de régulation, à une hausse des prix facturés. En comparaison de certains voisins européens, la France se singularise ainsi par un surfinancement public en comparaison du financement privé, en particulier venant des entreprises.

Côté apprentissage, le rapport cite en exemple les primes à l’embauche pour les employeurs d’apprentis, qui ont pu induire des effets d’aubaine, ou la disproportion du soutien public à l’apprentissage dans l’enseignement supérieur au regard de ses effets sur l’insertion dans l’emploi, notables mais décroissants avec le niveau de qualification. Ainsi, il dégage plusieurs pistes afin de réaliser des économies : 

Côté formation professionnelle, la mission prône une responsabilisation et une meilleure orientation des usagers du CPF vers des formations certifiantes, tant pour garantir une meilleure efficacité des dispositifs que pour assurer la viabilité économique du financement. Les inspections générales préconisent :

Pour la formation des demandeurs d’emploi, le rapport indique que des mesures d’efficience peuvent être envisagées de manière ciblée pour limiter les recouvrements entre dispositifs de formation collective et favoriser les cofinancements. Et cela, en actionnant quatre leviers :

Consulter le rapport intégral et ses 11 propositions détaillées.