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Tourisme

La Région Nouvelle-Aquitaine a adopté son Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII) en juin 2022. Il formalise la politique de la Région en matière d'aide aux entreprises et sa vision pour le développement économique du territoire. La Région se donne comme ambition d'organiser et de promouvoir des filières prioritaires. La filière Tourisme en fait partie.

Avec plus de 140 000 emplois, le secteur représente 9 % de l’emploi régional. Il faut cependant ajouter les emplois induits, qui doublent le nombre d’emplois générés par la filière.

La filière regroupe 4 familles de métiers :

  • les métiers de l’hébergement (hôtellerie et campings) ; 
  • les métiers de la restauration et des débits de boissons ; 
  • les activités des agences de voyages, voyagistes, services de réservation ; 
  • les métiers de l'accueil et de l'animation touristique.

Ce secteur est en tête des régions françaises les plus attractives. Dans le cadre de la feuille de route Néo Terra, l’ambition est de faire de la Nouvelle-Aquitaine la première région éco-responsable de France avec la volonté de concilier développement économique, qualité de vie des habitants et préservation des espaces fragiles.

Présentation de la filière

Au niveau régional

Alors que le Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs veut faire de la Nouvelle-Aquitaine la 1ère destination touristique durable de France et que la feuille de route régionale Neoterra vise à concilier développement économique de la filière touristique et enjeux environnementaux, le défi est d’engager l’ensemble du secteur touristique dans une transition écologique porteuse de moindre impact sur l’environnement.

L’identification et l’analyse des spécificités des territoires seront repris dans les contrats de territoires 2023-2025. La Région annonce 53 nouveaux contrats de territoire qui seront mis en œuvre et se poursuivront jusqu’en 2025, pour des projets répondant aux enjeux posés par les crises climatiques, environnementales, sanitaires et sociales. Le SRDEII veut structurer la filière tourisme en accompagnant les dynamiques collectives et la performance économique des entreprises, notamment par des contrats de transition et soutenir les initiatives en faveur du Tourisme Social et Solidaire.

Une enquête conduite par la Région montre que les services de base qualifiés d’« indispensables » sont par ordre de priorité : la santé sociale, les supermarchés, les transports en commun/mobilité douce, la scolarité et les structures enfance-jeunesse.

Elle souhaite concerter l’ensemble des acteurs du développement touristique (EPCI, Départements, Agences Départementales du Tourisme, Offices de Tourisme, filières, entreprises régionales du secteur tourisme) sur l’état des lieux de la situation, les enjeux, les objectifs et les premiers plans d’actions concrets à mener. Les acteurs régionaux travaillent actuellement à l’élaboration d’une feuille de route de développement touristique « Tourisme Durable ».

Les professionnels de l’hébergement touristique en Nouvelle-Aquitaine ont identifié des axes prioritaires pour répondre aux enjeux du tourisme durable sur leur territoire et notamment la sensibilisation et la formation des professionnels. Le plan identifie l'importance de recenser les besoins et de créer une formation interfilière

La filière doit favoriser des retombées économiques et de l’emploi équilibrées sur l’ensemble de la Région, tout en restant un moyen d’améliorer la qualité de vie des habitants.
Un des axes d’action de la Région est donc d’accompagner l’organisation touristique des territoires et de soutenir la modernisation, en particulier numérique, des petites et moyennes entreprises (PME) de la filière face aux mutations du secteur.

Au niveau national

Une feuille de route interministérielle présentée en juillet 2017 proposait de renforcer l'attractivité touristique :

  • L'augmentation du nombre de contrats d'apprentissage dans le secteur,
  • La signature d'un EDEC en 2018
  • La signature d'une convention-cadre interministérielle visant à soutenir la filière

Depuis plusieurs années, Internet a transformé le marché du tourisme en permettant l’essor de l'"e-tourisme" qui se traduit par une nouvelle visibilité via les sites, la possibilité de réserver une chambre d’hôtel en ligne, etc.

Aujourd’hui, plus d’un Français sur deux prépare son voyage sur Internet, media qui constitue désormais le principal canal d’information pour trouver des renseignements sur une destination.

L’hôtellerie de plein air, naturellement liée au principe de développement durable, voit ses pratiques évoluer pour l’intégrer. Le secteur connaît des transformations et c’est l’opportunité d’associer développement économique et développement durable. Il reste cependant beaucoup à faire selon un état des lieux dressé par le CEREQ.

Principaux enjeux et objectifs stratégiques

Principaux enjeux

  • Développer un tourisme résilient et soutenable par des aménagements atténuant et anticipant des conséquences du changement climatique notamment sur les espaces de montagne et littoraux
  • Adopter une feuille de route « tourisme durable » qui incitera et soutiendra les démarches d’éco-responsabilité des entreprises et des territoires
  • Maintenir et enrichir l’attractivité des destinations et des territoires
  • Sécuriser et rendre attractifs les emplois permanents et saisonniers du tourisme : formations, attractivité des métiers, adaptation des postes et qualité de vie au travail...

Objectifs stratégiques

  • Contribuer à un aménagement et un développement équilibré des territoires prenant en compte les enjeux de mobilité accompagner la professionnalisation de l’accueil touristique et la répartition des flux
  • Structurer la filière tourisme en accompagnant les dynamiques collectives et la performance économique des entreprises, notamment par des contrats de transition
  • Favoriser l’innovation et l’expérimentation de solutions répondant aux enjeux de transition et de développement touristique durable...

Source : SRDEII 2022-2028

Feuille de route régionale 2023 pour un "Tourisme durable en Nouvelle-Aquitaine"

Territoire engagé en faveur des transitions écologiques, la région a pour objectifs de devenir la 1re destination de tourisme durable en France à l’horizon 2030 et parvenir à une neutralité carbone d’ici 2050.

En ce sens, le Schéma régional de Développement du Tourisme et des Loisirs, le Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation et la feuille de route NéoTerra concourent à intégrer dans l’ensemble des politiques publiques ces enjeux environnementaux. Dans cette continuité, la Région a élaboré une nouvelle feuille de route "Tourisme Durable en Nouvelle-Aquitaine" construite avec l’ensemble des acteurs du tourisme, qui fixe 4 priorités pour assurer sa transition et garder sa compétitivité.

Priorité 1 : Anticiper les effets du changement climatique par l’adaptation des activités touristiques des entreprises. Parmi les actions programmées :

  • Accompagner les acteurs sur le numérique responsable : informer et sensibiliser sur les impacts écologiques et accompagner leur transition.
  • Favoriser la compétitivité des entreprises touristiques par l’expérimentation et l’innovation (développement et expérimentation de nouveaux services, produits et/ou offres touristiques).
  • Pérenniser l'offre existante notamment par l'accompagnement à la reprise/ transmission (maintien des emplois, préservation des compétences et savoir-faire, valorisation du dynamisme et de l’attractivité des territoires).

Priorité 2 : Structurer l’offre de tourisme local par le tourisme durable.

Priorité 3 : Accueillir mieux les visiteurs et accompagner le recrutement des compétences. Parmi les actions :

  • Poursuivre la veille prospective afin d’identifier les besoins en compétences recherchés par les entreprises de la filière et adapter l’offre de formations (voir les chiffres-clés emploi-formation des métiers retenus dans le cadre du CRF "Hôtellerie, Restauration, Tourisme").
  • Veiller à l’intégration du développement durable dans les contenus pédagogiques des formations.
  • Encourager les emplois saisonniers par de meilleures conditions d’accueil.
  • Rendre attractifs les métiers du tourisme, en travaillant notamment sur le "sens" et les "valeurs".

Priorité 4 : Mettre en lumière une offre touristique éco-responsable par une stratégie marketing renouvelée.

Lire la feuille de route

« Destination France » : un plan pour renforcer et pérenniser les emplois et les compétences du Tourisme

Le tourisme est un secteur économique stratégique pour la France. Or les entreprises du tourisme peinent à recruter, révélant une attractivité des métiers du tourisme en berne.

Pour faire de l'Hexagone la première destination touristique mondiale durable d’ici 2030, Jean Castex a présenté, le 20 novembre 2021, le plan « Destination France » qui fixe une trajectoire de rebond et de transformation du secteur touristique, touché de plein fouet par la pandémie.

Ce plan se concentre sur 4 axes :

  1. Conquête et reconquête des talents ;
  2. Renforcer la résilience du secteur et accompagner sa montée en qualité ;
  3. Engager la transformation durable du secteur ;
  4. Préserver et mettre en valeur le patrimoine sur l’ensemble du territoire.


L’axe 1 vise à renforcer et pérenniser les emplois et les compétences du secteur afin d’améliorer l’attractivité des métiers.

Et pour remédier à la pénurie de main d’œuvre, il prévoit le lancement d’une campagne nationale de communication et l’institution d’une semaine des métiers du tourisme pour valoriser les métiers et carrières du secteur, notamment auprès des jeunes : des événements de découverte des métiers seront proposés aux collégiens, lycéens, étudiants, apprentis et demandeurs d’emploi.
Parallèlement des actions de recrutement et de promotion des opportunités de formation seront organisées par Pôle emploi, en lien avec les entreprises, pour permettre aux personnes en recherche d’emploi d’aller à la rencontre de leur futur employeur.

Une des mesures annoncées est également de déployer des guichets d’accueil et d’orientation des saisonniers (emploi, statut, logement, mobilité…) dans les territoires touristiques : les services de l’Etat soutiendront notamment en ingénierie le développement de ces nouveaux guichets portés par les collectivités territoriales et les employeurs, dans les zones touristiques où ils sont encore absents, afin de favoriser leur recrutement et leur fidélisation.

S’agissant de l’accès à la formation, le plan prévoit de créer un réseau d’excellence des écoles et formations du tourisme chargé de renforcer et de rendre attractives et visibles les formations du tourisme, permettant la création de 400 places d’étudiants entre 2022 et 2024, de Bac+1 à Bac +5.

Plus d’infos sur « Destination France »

Evolution des métiers

En Nouvelle-Aquitaine, 70% des établissements de tourisme appartiennent au secteur de l’hôtellerie-restauration. Ce domaine concentre donc un emploi du tourisme sur deux. Le secteur des activités culturelles a connu une augmentation des recrutements de 6.6%. Le sous-secteur de l’accueil ne représente que 4% des recrutements. Des projets récents portent l’emploi de la filière, tels que la Cité du vin, le centre d’art pariétal Lascaux IV, le Center Parcs en Lot-et-Garonne (ouverture 2020).

Du côté de ceux qui conçoivent et commercialisent les voyages, la tendance est plutôt à la réduction des effectifs, sous l'effet du développement d'Internet et des nouveaux modes de consommation.

Selon les mesures issues des Assises du tourisme, les métiers les plus touchés par la révolution numérique sont ceux de la conception et de la vente de séjours : aujourd'hui, plus de la majorité des voyages sont réservés par Internet. Les sites de réservation en ligne ont empiété sur les activités traditionnelles des chefs de produits, des conseillers voyages et des agents de réservation. De nouveaux métiers ont également fait leur apparition, comme ceux de responsable webmarketing ou d'animateur numérique de territoire, qui font la promotion d'un lieu, d'une offre de séjours sur Internet et sur les réseaux sociaux.

La formation

Au niveau régional

Formation phare du secteur, le BTS tourisme permet de s'insérer chez la plupart des acteurs du secteur (comme conseiller voyage en agence de voyages, conseiller séjours en office de tourisme, agent de vente dans une compagnie aérienne, réceptionniste dans l'hôtellerie...).
De nombreuses licences professionnelles permettent également de se spécialiser en e-tourisme, en conception de produits touristique...

Mais bien souvent, pour entrer dans le tourisme, il vaut mieux viser une formation en cuisine, en marketing digital, en informatique, en management, en relations commerciales ou en sport qu'en tourisme. D'ailleurs les formations en hôtellerie seraient plus porteuses que celles en tourisme. La maîtrise d'au moins deux langues étrangères dont l'anglais est généralement exigée. 

Le niveau bac+5 (master en tourisme, gestion ou commerce) est recommandé pour accéder à des postes à responsabilités, tel que directeur d’agence de voyage, responsable d’hébergement ou yield manager…. Les doubles profils ont la cote : une licence en droit ou en gestion, suivie d'un master en tourisme, par exemple.

En 2018, un Trophée d'innovation a été remis à Mona, la Mission des Offices de Tourisme de la Nouvelle-Aquitaine, pour son projet "La fabrique e-learning". Ce projet permet de mettre à disposition des acteurs du tourisme des moyens de production de contenus de formation à distance et en ligne.

Au niveau national

Elaboré conjointement par l'Institut Montaigne et la CCI Ile de France, plusieurs propositions ont été formulées afin que la France maintienne sa position de leader mondial du tourisme à horizon 2030. La formation fait partie des leviers et plusieurs propositions sont faites dans ce sens : réformer les formations initiales et renforcer la formation continue ; s'appuyer sur les caractéristiques des régions pour créer des filières formation d’excellence ; redéfinir les compétences des métiers du tourisme ; favoriser l'alternance dans les formations post-bac ; adapter les modalités de l'enseignement continu aux particularités secteur ; développer la formation professionnelle dans l'emploi saisonnier.

De son côté, le Conseil de promotion du tourisme a publié un rapport dans lequel il exprime plusieurs recommandations pour faire du tourisme français le numéro 1 mondial à l'horizon 2020. Là aussi, un chapitre est consacré à la formation. Le secteur se caractérise par une profusion de titres ou certifications dont les corpus pédagogiques se recoupent souvent, ce qui rend l'offre de formation peu lisible.
Par ailleurs, certains besoins, qui vont crescendo, sont mal couverts : maîtrise des langues étrangères, sens du service, savoir-faire numérique, culture générale. Pour pallier ces insuffisances, il est proposé de créer trois blocs de compétences modulables et transversales : la pratique des langues étrangères, le sens de l’accueil et les compétences numériques. Ils gagneraient à être intégrés dans toutes les formations consacrées aux métiers du tourisme, quel que soit leur niveau.

Le Conseil recommande aussi d'attirer davantage d'apprenants vers les fonctions d'exécution pour lesquelles il y a des besoins. Les tensions se situent sur les formations avant Bac (niveau V : CAP et IV : Bac Pro) notamment pour les métiers de l’hébergement comme les femmes de chambres.

Le Conseil estime par ailleurs que les formations à distance dans le tourisme devraient être renforcées en direction des "saisonniers" ou "de passage". Des MOOCs et tutoriels en ligne seraient particulièrement pertinents.