Le développement des compétences en télétravail

Entreprise et aides aux employeurs

Le développement des compétences en télétravail

À partir d'une enquête menée en 2021, le Céreq présente ses résultats dans une étude publiée en juillet 2022, et observe les changements intervenus pendant la crise dans les façons d’échanger des télétravailleurs, de se former et d’apprendre au travail.

La crise sanitaire de 2020 a engendré des conditions de télétravail exceptionnelles, obligeant de nombreux salariés à travailler à temps plein depuis leur domicile et pour la plupart pour la première fois. Travailler à son domicile suppose de recourir à un équipement particulier pour exercer son activité, mais surtout pour rester en contact avec son entreprise, ses collègues, ses clients ou ses usagers.

L’ensemble des télétravailleurs, y compris les « primo-télétravailleurs », avait déjà eu recours à de tels équipements au cours des trois dernières années. Face à ce changement, certains ont ressenti un manque de compétences. C’est le cas des « occasionnels » et des « nouveaux convertis », qui déclarent plus que les autres avoir manqué de compétences numériques pour bien faire leur travail (respectivement 15 % et 17 % contre 8 % pour les autres télétravailleurs).

À l’instar de ce que l’on peut observer pour l’ensemble des salariés, l’étude de l’accès des télétravailleurs à la formation organisée révèle un résultat assez classique : ce sont les salariés les plus habitués au télétravail et à l’utilisation d’outils numériques (et de surcroît les plus qualifiés) qui ont plus de chances de suivre une formation dans le numérique que les autres.

Ainsi, 30 % des salariés « aguerris » ont suivi au moins une formation au numérique, le plus souvent pour acquérir des compétences en matière de stockage et de gestion de flux de données (services cloud) et dans le domaine de la règlementation en matière de protection des données (RGPD).

Les autres catégories de télétravailleurs, qui déclarent avoir manqué de compétences numériques, accèdent dans une moindre mesure aux formations dédiées (environ 1 sur 5 d’entre eux) et pour des objectifs différents selon les profils.
Les « nouveaux convertis » suivent principalement des formations au management ou à la gestion de projet à distance.

Les « occasionnels » se forment à l’utilisation de logiciels (tableurs), d’outils de travail à distance (pour la visioconférence) et plus largement à la découverte de l’univers digital. Enfin les « exceptionnels » suivent principalement des formations en matière de sécurité informatique, de logiciels métiers (conception et maintenance électrique) ou pour l’utilisation des réseaux sociaux professionnels.

Pour conclure, de plus en plus de salariés, y compris ceux qui n’étaient pas concernés par cette organisation du travail, vont en conséquence être amenés à réaliser au moins une partie de leur travail à distance. Une perspective qui interroge la façon d’accompagner au mieux ces salariés dans le développement de leurs compétences.

En effet, si les formations organisées jouent un rôle important sur ce registre, la question de l’organisation du travail doit être prise en compte. Les conditions de travail en distanciel ont leur importance, mais la mise en place de temps et d’espaces de travail collectif en présentiel est également un levier essentiel pour favoriser les apprentissages des télétravailleurs.

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